Le candidat salafiste à la présidentielle égyptienne, Hazem Abou Ismaïl, va finalement pouvoir entrer dans la course conformément à une décision de la justice affirmant que sa mère n'était pas une citoyenne américaine, a rapporté l'agence officielle MENA.

La loi électorale stipule en effet que tout candidat à la magistrature suprême doit être uniquement égyptien, de même que ses parents et son épouse.

Le premier tour de la présidentielle, la première depuis le départ de Hosni Moubarak sous la pression de la rue en février 2011, est prévu les 23 et 24 mai.

La commission électorale avait annoncé la semaine dernière avoir été informée par le ministère des Affaires étrangères que Nawal Abdel Aziz Nour, la mère de Hazem Abou Ismaïl aujourd'hui décédée, avait été naturalisée américaine en octobre 2006, ce que le candidat salafiste a démenti à plusieurs reprises.

Le tribunal administratif du Caire «a ordonné au ministère de l'Intérieur de certifier que la mère (de M. Abou Ismaïl) n'a jamais porté d'autre nationalité que l'égyptienne», a indiqué MENA tard mercredi.

«Hazem Abou Ismaïl est de nouveau candidat», a pour sa part rapporté la télévision d'État.

Plusieurs milliers de partisans du candidat salafiste étaient rassemblés devant le tribunal du centre du Caire, agitant le drapeau égyptien et scandant «Dieu est le plus grand».

«Voilà le président», criaient-ils, en tirant des feux d'artifice dans le quartier de Dokki où la circulation était bloquée.

«Ce verdict est sa première victoire dans la course à la présidence», s'est félicité Khaled Shawki, un des responsables de sa campagne.

La commission électorale doit publier la liste définitive des candidats le 26 avril.

Les salafistes ont mené une percée surprise aux législatives en remportant un quart des sièges. Ces fondamentalistes s'attachent à la lettre des textes religieux et veulent l'application de la loi islamique au quotidien.

Un ex-dirigeant des Frères musulmans, Abdelmoneim Aboul Fotouh, figure parmi les candidats ainsi que des anciens de l'ère Moubarak, dont l'ex-chef des services secrets Omar Souleimane, son dernier Premier ministre, Ahmad Chafiq, et l'ancien chef de la Ligue arabe Amr Moussa.