Une ministre égyptienne, considérée comme étant celle qui a poussé pour les poursuites engagées contre des ONG opérant dans son pays, a accusé les États-Unis d'avoir essayé de détourner la révolution en Égypte, a rapporté lundi l'agence officielle Mena.

La ministre de la Coopération internationale, Fayza Aboul Naga, une des quelques ministres ayant exercé sous le président déchu Hosni Moubarak, a lancé ces accusations devant les juges d'instruction en octobre, a indiqué Mena.

Les poursuites engagées contre 44 personnes, dont 19 Américains et d'autres étrangers, accusées de financement illégal d'organisations non-gouvernementales, a tendu les relations entre Washington et Le Caire.

La ministre égyptienne a indiqué que «le soulèvement du 25-Janvier a été une surprise pour les États-Unis, et ils n'ont pas pu le maîtriser quand il est devenu une révolution du peuple».

«C'est alors que les États-Unis ont décidé d'utiliser tous leurs ressources et outils pour contenir la situation et la pousser vers une direction favorable aux intérêts américains et israéliens», a-t-elle poursuivi selon Mena.

Selon les conclusions d'une enquête judiciaire sur les ONG, les États-Unis ont détourné une aide promise pour l'infrastructure aux organisations non-gouvernementales, a indiqué Mena.

Fin décembre, 17 locaux d'ONG égyptiennes et internationales de défense des droits et de promotion de la démocratie avaient été perquisitionnés en Égypte.

Parmi les ONG visées par les poursuites égyptiennes figurent les organisations américaines National Democratic Institute (NDI), International Republican Institute (IRI) et Freedom House, ainsi que la fondation allemande Konrad Adenauer.

Des élus américains ont prévenu que ces poursuites pourraient mettre en péril l'aide d'environ 1,3 milliard de dollars que les États-Unis fournissent chaque année à l'Égypte, pièce maîtresse de leur politique dans la région

Selon l'un des magistrats chargés du dossier, Sameh Abou Zeid, ces associations sont accusées d'avoir agi «sans autorisation» pour mener des «activités purement politiques sans rapport avec un travail auprès de la société civile».

En cas de condamnation, les peines peuvent atteindre cinq ans de prison, a indiqué un autre juge, Achraf Achmawi.