Quelque 40 millions d'électeurs sur 82 millions d'Égyptiens votent à partir de lundi pour le premier scrutin législatif depuis le départ du président Hosni Moubarak chassé par une révolte populaire le 11 février.

Ils doivent élire 498 membres de l'Assemblée du peuple (chambre des députés), tandis que 10 autres seront nommés par le chef de l'armée et chef d'État de fait, le maréchal Hussein Tantaoui.

Un tiers des sièges de l'Assemblée du peuple seront pourvus via un scrutin uninominal à deux tours, les deux tiers restants étant attribués à des listes élues à la proportionnelle.

L'Égypte est découpée en 27 gouvernorats divisés en trois groupes, qui voteront successivement, sur deux tours.

Le 28 novembre, les élections débuteront au Caire et à Alexandrie pour l'élection des députés, avec un second tour le 5 décembre. Le 14 décembre, Suez et Assouan notamment se rendront aux urnes. Le 3 janvier, le Sinaï et la région du delta du Nil se prononceront.

Chaque tour se déroule sur 48 heures.

Les Égyptiens vivant à l'étranger pourront également voter pour la première fois lors de ces élections.

Les résultats définitifs seront connus le 13 janvier.

Le cycle électoral se poursuivra du 29 janvier au 11 mars avec l'élection de la Choura (chambre haute consultative), la seconde chambre du Parlement égyptien.

Les candidats des Frères musulmans se présentent pour la première fois en Égypte sous l'étiquette d'un parti, le «Parti de la liberté et de la justice».

La confrérie, qui participe au dialogue avec l'armée au pouvoir depuis le départ de M. Moubarak, est la force politique la mieux organisée du pays et estime être en position de force.

Créée en octobre, dans le sillage de la «révolution du 25-Janvier», El-Thaoura al-Moustamira, «la Révolution continue», regroupe des petits partis issus de la gauche marxiste.

Également né après la chute de Hosni Moubarak, El-Kotla el-Masreya, «le bloc égyptien», représente la principale force du courant libéral et regroupe une quinzaine de partis, notamment les «Égyptiens libres» de Naguib Sawiris, un millionnaire copte (chrétien d'Égypte) à la tête d'Orascom, un empire des télécoms.

Mi-novembre, la justice a autorisé les candidatures d'anciens du Parti national démocratique (PND) dissous du président déchu Hosni Moubarak, en campagne comme indépendants ou sous diverses étiquettes politiques.

Une incertitude subsiste toutefois sur la durée du mandat des députés, de cinq ans légalement, cette Assemblée pouvant n'être que transitoire, jusqu'à l'adoption d'une nouvelle Constitution.