L'aéroport du Caire était toujours envahi mardi par des étrangers qui désertent depuis plusieurs jours un pays en proie à une violente révolte contre le pouvoir.

Devant le Terminal 1 des centaines de personnes attendaient sous une grande tente blanche, dressée pour ceux qui ne parviennent pas à entrer dans le hall bondé.

Natacha, une jeune enseignante anglaise, est arrivée à huit heures du matin, dans l'espoir de pouvoir embarquer à sept heures du soir. «Dans mon quartier on entendait beaucoup de tirs, et les gens disaient que l'armée avait tué sept pillards», raconte-t-elle.

«J'étais sensée rester une semaine de plus, mais je pars sur le conseil de mon ambassade», affirme Nagola, une étudiante sud-coréenne de 21 ans venue apprendre l'arabe dans la capitale égyptienne.

De nombreux ressortissants des pays du Golfe étaient aussi dans la foule, et des files de trente à quarante mètres de long s'étiraient devant les portiques de sécurité.

La situation chaotique du week-end semblait toutefois mieux maîtrisée, grâce notamment à des agents des ambassades, certains en gilet fluo portant le nom de leur pays, encadrant leurs expatriés.

Le parking du terminal était rempli d'autocars, certains affrétés par des missions diplomatiques pour acheminer leurs ressortissants.

La situation était toutefois meilleure dans d'autres secteur de l'aéroport, comme le Terminal 3. «Il y a beaucoup de monde, mais pas plus qu'à Paris-Charles de Gaulle un jour de grands départs», affirmait un Français en partance.

De nombreux pays ont pris depuis plusieurs jours des mesures pour évacuer leur ressortissants d'Égypte.