Quelques centaines de ressortissants canadiens ont quitté l'Égypte, lundi, à bord de deux avions nolisés par le gouvernement canadien. Pendant ce temps, l'ensemble de la classe politique, à Ottawa, a appelé à une transition pacifique vers la démocratie dans le pays aux prises avec une septième journée de violence.

Un premier appareil d'Air Canada a atterri à Francfort, en Allemagne, en début de soirée (heure de Montréal), après plusieurs retards à l'aéroport du Caire, pris d'assaut par des milliers de ressortissants étrangers en attente d'être évacués.

CBC a signalé en après-midi que certains passagers canadiens s'étaient vu réclamer 2000 $ par les autorités aéroportuaires égyptiennes avant de pouvoir monter à bord de l'avion. Le ministère des Affaires étrangères du Canada a d'abord nié l'information avant d'indiquer qu'il s'agissait probablement de frais additionnels pour un surplus de bagages.

Les Canadiens qui souhaitent rentrer à bord d'un vol nolisé par le gouvernement fédéral devront toutefois payer 400$ et ne peuvent choisir leur destination ni emporter plus d'un bagage, a indiqué le Ministère, qui n'était pas en mesure de dire précisément combien de ressortissants canadiens ont pu sortir d'Égypte jusqu'à présent, puisqu'un deuxième vol a quitté Le Caire pendant la nuit. Outré, le chef du NPD, Jack Layton, a qualifié ces frais de «taxe à l'évacuation».

Plus de 6000 ressortissants canadiens se trouvent en Égypte actuellement, mais quelques centaines ont déjà affirmé ne pas vouloir quitter le pays.

Le gouvernement canadien a conclu lundi des ententes avec plusieurs pays, dont l'Australie, les États-Unis et la Grande-Bretagne, pour une entraide dans l'évacuation des ressortissants, notamment à partir d'autres villes, dont Alexandrie, destination touristique réputée.

En Chambre, le premier ministre Stephen Harper a assuré que le gouvernement et l'ambassade canadienne en Égypte «répondent aux besoins» des citoyens retenus dans le pays en crise.

En matinée, le ministre des Affaires étrangères, Lawrence Cannon, avait concédé que la logistique sur le terrain posait problème à plusieurs égards et appelé les ressortissants et leur famille à la patience.

Transition

Refusant de demander clairement le départ du président égyptien, Hosni Moubarak, le gouvernement canadien a souhaité un règlement pacifique à la crise.

«Nous voulons voir une transition vers les valeurs de base de liberté, de démocratie, de droits humains et de justice, a dit le premier ministre Harper. Nous voulons nous assurer que la transition ne sombre pas dans la violence, l'instabilité et l'extrémisme.»

«C'est aux Égyptiens de décider», a renchéri le chef libéral, Michael Ignatieff, estimant que les élections prévues pour septembre seront cruciales. «La communauté internationale doit faire tout en son pouvoir pour que ce pays prenne alors le chemin de la démocratie», a dit M. Ignatieff.

Le chef du NPD, Jack Layton, a quant à lui estimé que le gouvernement canadien pourrait «s'engager davantage» pour s'assurer que les élections soient «justes et transparentes».