Le gouvernement Harper a de nouveau condamné le gouvernement syrien, hier, dans la foulée d'un rapport des Nations unies qui révèle que ses troupes ont exécuté des enfants et se sont servies d'eux comme boucliers humains. Ottawa compte accentuer ses démarches auprès de la Russie, alliée du régime de Bachar al-Assad, afin de résoudre la crise.

L'ONU a dénoncé le gouvernement syrien comme l'un des pires sur sa liste annuelle «de la honte» où figurent les protagonistes des pays en conflit où les enfants sont tués, torturés et forcés à combattre.

«J'ai rarement vu autant de brutalités contre les enfants qu'en Syrie, où les filles et les garçons sont emprisonnés, torturés, exécutés et utilisés comme boucliers humains», a déclaré Radhika Coomaraswamy, représentante spéciale de l'ONU pour les enfants dans les conflits armés.

Le rapport relate une opération de quatre jours déclenchée en mars par les forces loyalistes contre le village d'Ayn l'Arouz, dans le nord-ouest du pays. Les troupes gouvernementales ont enlevé des dizaines de garçons de 8 à 13 ans avant d'attaquer le village.

Ces enfants ont ensuite été «utilisés par des soldats et des miliciens comme boucliers humains, placés devant les vitres des autocars transportant les militaires pour pénétrer dans le village lors de l'assaut», selon le rapport.

À Ottawa, le ministre des Affaires étrangères, John Baird, a une fois de plus condamné le régime de Bachar al-Assad après la parution du rapport.

« Nous conseillons vivement à la Russie et à tous les membres du Conseil de sécurité de l'ONU de s'unir et d'adopter des sanctions fermes contre ce régime irresponsable «, a affirmé le ministre Baird.

Une intervention militaire semblable à celle qui a été menée contre le régime de Mouammar Kadhafi en Libye est écartée. Ottawa mise plutôt sur la diplomatie dans ses efforts pour faire fléchir le régime syrien. On mise surtout sur la Russie, qui a bloqué toute résolution musclée du Conseil de sécurité jusqu'ici.

«Nous avons engagé la Russie à chaque occasion, et je crois qu'on peut affirmer qu'à nos yeux, la Russie doit faire partie de la solution», a indiqué une source gouvernementale, hier.

M. Baird a rencontré l'ambassadeur de Russie au Canada, la semaine dernière, indique-t-on.

Il s'entretiendra avec son vis-à-vis russe Serguei Lavrov au cours des prochains jours. Il compte soulever l'épineuse question de la Syrie au cours de cet entretien.