Le ministre de la Défense, Peter MacKay, a déclaré que les pilotes des six chasseurs-bombardiers canadiens dépêchés pour aider à faire respecter la zone d'exclusion aérienne en Libye étaient prêts à combattre les forces aériennes libyennes.

M. MacKay a précisé que les pilotes et le personnel de soutien, 140 personnes au total, étaient bien équipés et entraînés, mais que la mission n'était pas sans risques.

Des rapports voulant qu'un avion de guerre non identifié ait été abattu samedi au-dessus du bastion rebelle de Benghazi indiquent que l'armée de l'air libyenne est toujours active et représente une menace potentielle envers les CF-18 canadiens, a-t-il dit.

Le ministre, présent à Halifax pour annoncer une subvention, a également indiqué avoir vu les deux appareils libyens pilotés par deux colonels déserteurs de l'armée de l'air libyenne, et qui se sont posés à Malte plus tôt ce mois-ci. Il s'agit de deux chasseurs-bombardiers Mirage de fabrication française.

Des experts estiment que faire respecter la zone d'exclusion aérienne ne devrait pas être difficile, puisque la Libye possède une armée de l'air dépassée, qui ne comprend que quelques dizaines d'avions, souvent mal entretenus. Certains d'entre eux sont en fonction depuis la fin des années 1960.

Les membres de l'OTAN ont réussi, par le passé, à imposer des zones d'exclusion aérienne au-dessus de la Bosnie au début des années 1990, et au-dessus du Kosovo en 1999.

Jeudi, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté la résolution 1973, un accord international sur la nécessité de protéger les civils libyens contre les violations systématiques des droits de l'homme et des crimes contre l'humanité.

Une décision doit être prise, samedi, à savoir si les chasseurs canadiens, les avions de ravitaillement et les avions de transport stratégique seront basés en Italie ou en France, a fait savoir le ministre, avant d'indiquer qu'il y ait de fortes chances que les appareils soient finalement basés en Italie.

Les avions de guerre ont décollé jeudi de la base de Bagotville, au Saguenay.

Le premier ministre Stephen Harper et d'autres leaders de différents pays se sont rencontrés samedi à Paris, où le Canada a appuyé une action militaire immédiate pour empêcher le régime de Mouammar Kadhafi d'attaquer des civils et les forces rebelles présentes dans son pays.

De son côté, la frégate canadienne Charlottetown, qui a quitté Halifax le 2 mars, est en Méditerranée, et attend des clarifications sur son rôle au sein d'une opération dirigée par l'OTAN. M. MacKay a expliqué que le navire pourrait servir en cas d'évacuation.