Un hélicoptère des autorités de Tripoli, non reconnues par la communauté internationale, a été abattu mardi près de la capitale libyenne faisant au moins neuf morts, a indiqué un responsable, accusant le gouvernement rival d'être derrière l'attaque, ce que ce dernier dément.

La Libye est plongée dans le chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011 et deux autorités politiques se disputent le pouvoir depuis 2014, l'une à Tripoli et l'autre, la seule reconnue internationalement, basée dans l'est du pays.

«Un hélicoptère transportant 16 personnes et se dirigeant vers Tripoli, a été la cible de tirs. L'appareil s'est écrasé en mer dans la zone d'al-Maya», à l'ouest de la capitale, a déclaré le colonel Mostafa al-Sharkassi, porte-parole de l'armée de l'air loyale aux autorités de Tripoli.

«Nous avons jusqu'à présent retrouvé neuf corps, dont celui du colonel Hussein Abou Dayya», un haut responsable de la coalition de milices Fajr Libya qui contrôle Tripoli, a-t-il précisé.

«Nous pensons que tous les passagers sont morts», a-t-il ajouté.

Outre Abou Dayya et trois membres d'équipage, l'appareil transportait selon le colonel Sharkassi, des civils, dont des employés de banque chargés de transporter des fonds pour les fonctionnaires.

«L'hélicoptère n'était pas armé. C'est un acte criminel», a dénoncé le colonel Sharkassi, attribuant l'attaque à des groupes armés liés au gouvernement reconnu par la communauté internationale.

Ce gouvernement a démenti pour sa part toute implication dans le crash.

«Le commandement général des forces armées est assez courageux pour revendiquer les opérations que ses unités mènent à travers le pays», a réagi le porte-parole Khalifa el-Obeidi, cité par l'agence officielle.

Le colonel Sharkassi a promis que Tripoli riposterait «le moment venu».

Le ministère de la Défense auquel il est rattaché a décrété un «état d'alerte maximal pour les forces armées et les thowars (anciens rebelles) en vue d'une éventuelle riposte».

Depuis le mois de juillet 2014, les deux camps se livrent des batailles incessantes dans différentes régions de la Libye.

La communauté internationale tente de faire pression pour la signature d'un accord sur un gouvernement d'union actuellement en discussion sous l'égide de l'ONU.