Les États-Unis et les grandes puissances d'Europe occidentale ont réclamé samedi la «fin immédiate» des combats en Libye, où des forces gouvernementales ont lancé des opérations contre des milices islamistes pour tenter de reprendre Tripoli et Benghazi.

Dans un communiqué commun, les États-Unis, la France, l'Italie, l'Allemagne et le Royaume-Uni menacent aussi de «sanctions ceux qui menacent la paix, la stabilité ou la sécurité de la Libye».

Ces cinq gouvernements, qui ont déjà plusieurs fois communiqué conjointement sur la crise libyenne, ont «condamné fermement la violence en cours en Libye et appelé à la fin immédiate des hostilités».

Les grandes puissances occidentales sont «tombées d'accord pour dire qu'il n'y a pas de solution militaire à la crise libyenne» et se sont déclarées «particulièrement consternées par le fait que les parties n'ont pas respecté des appels au cessez-le-feu».

Washington, Paris, Rome, Berlin et Londres ont également «condamné les crimes» du groupe djihadiste Ansar Asharia, considéré par les États-Unis comme une «organisation terroriste».

«Le dur combat de la Libye pour sa liberté (en 2011) est menacé si des groupes terroristes libyens et internationaux se servent de la Libye comme d'un refuge», soulignent encore les Occidentaux.

Des combats avaient fait rage vendredi à Benghazi, dans l'Est libyen, où 23 personnes avaient été tuées, dont quatre dans un attentat suicide, au troisième jour d'une offensive lancée par des forces progouvernementales contre des milices islamistes. Huit autres personnes sont mortes samedi dans de nouveaux affrontements armés.

Benghazi est l'une des zones les plus troublées de la Libye, pays plongé dans le chaos et livré aux milices depuis le renversement de Mouammar Kadhafi au terme de huit mois de conflit en 2011.

Selon un décompte de l'AFP basé sur les bilans des hôpitaux locaux, les combats à Benghazi ont fait 66 morts depuis le lancement mercredi d'une nouvelle offensive par des forces loyales au général à la retraite Khalifa Haftar, appuyées par l'armée, contre les groupes islamistes contrôlant la ville depuis juillet.

Les cinq pays occidentaux se sont dits «préoccupés par les attaques de Khalifa Haftar à Benghazi», mais ne les ont pas formellement condamnées.

Les opérations lancées contre les milices «hors-la-loi» semant le chaos en Libye sont sous l'autorité de l'État et visent à reconquérir les villes de Tripoli et Benghazi, a affirmé samedi à l'AFP le chef du gouvernement libyen Abdallah al-Theni, reconnu par la communauté internationale.

Depuis la chute en octobre 2011 du régime Kadhafi, les autorités n'ont pas réussi à monter une armée régulière professionnelle et à asseoir leur autorité sur nombre de milices, notamment islamistes, qui font la loi dans le pays.

Face aux attaques de ces milices qui ont pris le contrôle de la capitale Tripoli fin août, le cabinet Theni et le Parlement élu le 25 juin ont dû fuir dans l'est du pays.