Le Conseil de sécurité de l'ONU a étendu mercredi le régime de sanctions internationales visant la Libye pour inclure les différentes milices qui s'affrontent dans le pays.

Les sanctions, qui visaient auparavant les partisans de l'ancien régime de Mouammar Kadhafi, sont généralement un embargo sur les armes, un gel des avoirs et une interdiction de voyager.

Les individus ou groupes qui seront sanctionnés devront être désignés par un Comité spécialisé dépendant du Conseil.

Aux termes d'une résolution adoptée à l'unanimité des 15 pays membres du Conseil, les sanctions viseront désormais aussi les personnes ou entités qui commettent ou aident à commettre des «actes mettant en danger la paix, la stabilité ou la sécurité de la Libye ou qui entravent ou compromettent la réussite de sa transition politique».

Le texte précise qu'il s'agit notamment des responsables de violations de droits de l'homme et d'attaques contre les infrastructures comme les aéroports et les ports, ou encore les missions diplomatiques étrangères en Libye.

Sont aussi visés ceux qui soutiennent les groupes armés ou le crime organisé en exploitant illégalement les ressources pétrolières du pays.

Par ailleurs, la résolution stipule que «la fourniture, la vente ou le transfert à la Libye d'armes et de munitions (...) doivent être approuvés à l'avance par le Comité» chargé de gérer les sanctions. Jusqu'à présent, le gouvernement libyen devait simplement notifier à l'ONU ses achats d'armes.

«Nous essayons de renforcer l'embargo sur les armes et d'élargir le régime de sanctions afin de pouvoir sanctionner les dirigeants des milices qui s'affrontent en Libye», a expliqué un diplomate occidental.

La Libye est en proie à des combats meurtriers entre milices rivales depuis la mi-juillet.

Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, les autorités transitoires ne sont pas parvenues à rétablir l'ordre et la sécurité dans le pays.

Des miliciens islamistes ont annoncé mardi avoir pris l'aéroport de Tripoli à l'issue de dix jours de violents combats avec des miliciens nationalistes de Zenten (ouest de Tripoli) qui tenaient cette installation depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011.

L'aéroport est fermé depuis le 13 juillet, date de l'intensification des combats entre les deux milices rivales.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a nommé récemment le diplomate espagnol Bernardino Leon comme envoyé spécial en Libye, où il dirigera la mission de l'ONU dans le pays (UNSMIL). Il succédera au Libanais Tarek Mitri, arrivé à la tête de l'UNSMIL en 2012.