L'armée américaine a déployé un contingent de Marines depuis l'Espagne vers le sud de l'Italie par mesure de précaution au cas où l'ambassade des États-Unis en Libye venait à être menacée, ont annoncé mercredi des responsables.

Ce contingent de quelque 200 Marines fait partie d'une force spéciale de «réaction aux crises» nouvellement créée à la suite de l'attaque mortelle contre la mission diplomatique des États-Unis à Benghazi en 2012.

Depuis cet événement, qui avait coûté la vie à l'ambassadeur en Libye et à trois autres Américains, les républicains du Congrès accusent la Maison-Blanche d'avoir cherché à étouffer le caractère terroriste des attaques, alors que le président démocrate Barack Obama était en campagne pour sa réélection.

C'est le département d'État qui a demandé le déploiement de ces Marines en pleine poussée des violences en Libye, mais il n'est pas prévu dans l'immédiat d'évacuer l'ambassade américaine à Tripoli, a assuré un responsable de l'administration.

«Nous voyons une détérioration de la sécurité sur place», a expliqué à l'AFP ce responsable sous couvert d'anonymat.

Le contingent, équipé de quatre avions Osprey à rotors basculants et de deux appareils de ravitaillement KC-130, est arrivé à la base aéronavale américaine de Sigonella en Italie mardi, a précisé à des journalistes un porte-parole du Pentagone, le Colonel Steven Warren.

Ce déploiement a été ordonné en tant que «mesure de précaution» dans le cadre «des troubles généraux en Afrique du Nord», a souligné M. Warren, qui a refusé de dire si un pays en particulier était visé.

Les Marines en question sont issus d'une force spéciale basée à Moron, en Espagne: la Marine Air-Ground Task Force Crisis Response unit. Celle-ci avait aidé à évacuer du personnel de l'ambassade des États-Unis au Soudan du Sud l'année dernière.

Le gouvernement central en Libye lutte pour asseoir son autorité à travers ce pays largement désertique et contrôlé par une palette de milices locales lourdement armées.

En mars, les autorités libyennes avaient reconnu pour la première fois l'existence de «groupes terroristes» dans le pays, en particulier à Benghazi et Derna, une ville de l'Est avec une forte tradition de militantisme islamiste.