Un enseignant américain a été tué jeudi par balle à Benghazi, chef-lieu de l'Est libyen, selon une source hospitalière de la ville et un porte-parole des services de sécurité.

«Un citoyen américain qui enseigne à l'École internationale de Benghazi a été tué jeudi matin, alors qu'il faisait son jogging matinal», dans le quartier d'al-Fouihet, a indiqué le porte-parole des services de sécurité à Benghazi, Ibrahim al-Charaa.

Un porte-parole du Centre médical de Benghazi, Khalil Gouider, a indiqué que «le corps d'un citoyen américain» de 33 ans était arrivé à l'hôpital jeudi matin.

Il a précisé que la victime avait été tuée par balle.

Selon Adel al-Mansouri, le directeur de l'École internationale de Benghazi, l'Américain, qui était enseignant de chimie, était arrivé fin 2012 à Benghazi pour enseigner à l'école.

La chaîne de télévision Al-Naba a annoncé sa mort, sans donner d'autres détails.

Il s'agit de la deuxième attaque visant les Américains en Libye, après celle contre le consulat américain à Benghazi en septembre 2012 ayant provoqué la mort de l'ambassadeur et de trois autres ressortissants américains.

Trois soldats tués

Par ailleurs, trois soldats libyens ont été tués jeudi à Benghazi, dans de nouvelles attaques visant les forces de l'ordre, a indiqué une source des services de sécurité.

Selon cette source, les trois militaires ont été tués par des inconnus dans trois incidents séparés dans le centre de Benghazi.

L'hôpital al-Jala de Benghazi a confirmé le décès d'Ahmed Hamdi, 23 ans, et Salah al-Werfelli, 28 ans, précisant qu'ils avaient été tués par des balles à la tête.

La troisième victime a été identifiée comme Salah Ahmouda, qui travaillait dans les renseignements militaires selon la source au sein des services de sécurité. L'homme a été tué dans l'explosion d'un engin explosif placé sous sa voiture.

Plus à l'est, à Derna, fief d'islamistes radicaux, des habitants continuaient à manifester pour appeler à mettre fin à l'anarchie dans la ville et réclamer une police et une armée. Des inconnus ont tiré lundi sur des manifestants, faisant un mort et sept blessés dans cette ville.

Comme Benghazi, Derna a été le théâtre ces derniers mois de nombreux assassinats contre des membres des forces de sécurité et des juges.

Ces attaques sont attribuées par des experts libyens et étrangers aux groupes djihadistes très actifs dans l'Est libyen, en particulier Ansar Asharia.

Ce groupe a démenti implicitement dans un communiqué avoir tiré sur les manifestants à Derna. «Affronter les manifestations avec des balles réelles... est une chose dangereuse», selon le texte dont l'AFP a reçu jeudi une copie.

Le premier ministre Ali Zeidan a promis mercredi que l'armée se déploierait prochainement à Derna où l'État est pratiquement absent.

Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, les autorités de transition peinent à mettre en place une armée et une police professionnelles leur permettant d'asseoir leur autorité et d'assurer l'ordre dans ce pays où les milices font la loi.

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