Les miliciens qui cernent deux ministères à Tripoli depuis une dizaine de jours ont retiré leurs véhicules armés des abords des deux bâtiments, tout en poursuivant leur mouvement de protestation, a constaté un journaliste de l'AFP.

Autour des ministères des Affaires étrangères et de la Justice, les pick-up équipés de mitrailleuses et canons anti-aériens ont disparu, mais des protestataires en uniforme militaire étaient toujours sur place.

«Nous voulons épurer le ministère des Affaires étrangères et la justice en Libye. Il n'y a plus d'armes. Le sit-in est désormais pacifique», a expliqué Mohamed Soula, se présentant comme un ex-rebelle ayant combattu le régime de Mouammar Kadhafi et venu de la ville de Sabratha, à l'ouest de Tripoli.

Ce retrait partiel intervient au lendemain d'une manifestation devant le ministère des Affaires étrangères, organisée par des habitants du quartier, situé dans le centre de la capitale, qui protestaient contre la présence des armes.

Les deux ministères sont cernés depuis une dizaine de jours par des miliciens qui réclamaient initialement une loi bannissant de la vie politique les anciens responsables et collaborateurs du régime Kadhafi.

Mais après l'adoption de cette loi controversée par le Congrès général libyen (CGN), la plus haute autorité du pays, les protestataires ont annoncé qu'ils réclamaient aussi le départ du chef du gouvernement Ali Zeidan, accusé de complaisance envers les anciens kadhafistes.

Dans un communiqué conjoint publié mercredi à Tripoli, les États-Unis, la France et le Royaume-Uni ont appelé «les Libyens à cesser les protestations armées et le recours à la violence au cours de cette période difficile de transition démocratique».

«Il est essentiel que les institutions du pays fonctionnent sans intimidation armée», ont insisté les trois pays, fer de lance des opérations militaires de la coalition internationale contre les forces de Mouammar Kadhafi en 2011.

«La communauté internationale observe le pays avec préoccupation durant cette période de transition critique», selon le communiqué publié par les ambassades britannique et américaine, qui appelle les Libyens à respecter et à soutenir les institutions publiques et leurs dirigeants élus démocratiquement.