Un des gardes libyens qui ont été blessés dans l'attaque du consulat américain mardi soir a expliqué vendredi que des assaillants avaient tiré sur ses pieds alors qu'il baignait dans son sang après avoir été blessé dans l'explosion d'une grenade.

«Les assaillants sont entrés au consulat vers 21H30 locales. Ils ont commencé à tirer et l'un d'eux a jeté une grenade. J'ai été gravement blessé au pied et dans d'autres parties du corps», racontent Abdelaziz Mohamed al-Majbari, un des huit gardes libyens blessés dans l'attaque, depuis son lit d'hôpital à Benghazi.

«Alors que je baignais dans mon sang et que j'étais incapable de me mettre debout, deux personnes parmi les assaillants se sont approchées de moi. L'un d'eux m'a tiré une balle dans le genou et m'ont battu avec les crosses de leurs armes. Ils ne m'ont abandonné que quand j'ai fait semblant d'être mort».

Il a ajouté avoir perdu connaissance alors qu'une autre personne le traînait vers l'extérieur du consulat.

M. al-Majbari s'exprimait en présence du président de l'Assemblée nationale, Mohamed al-Megaryef, venu à son chevet.

Il a regretté que les gardes libyens blessés dans l'attaque aient été ignorés par la presse locale et internationale.

Le garde libyen, qui travaille pour une compagnie privée, n'a pas donné d'autres détails, notamment sur les circonstances de la mort de l'ambassadeur des États-Unis en Libye, Christopher Stevens, et de trois autres Américains tués dans l'attaque.

Son médecin, Salem al-Naki, a indiqué que M. al-Majbari avait été touché par des éclats de grenade dans tout le corps et qu'une balle a transpercé son genou gauche et s'est logé dans le genou droit.

L'attaque contre le consulat américain, initialement mise sur le compte de manifestants en colère contre une vidéo dénigrant l'islam diffusée sur internet, résulterait plutôt d'une opération coordonnée, selon un responsable américain.

Selon cette source, des extrémistes se sont servis de la manifestation comme «prétexte» pour s'en prendre au consulat avec des armes de petit calibre, mais aussi des lance-roquettes.

M. Megaryef a de nouveau accusé vendredi le réseau Al-Qaïda d'être derrière l'attaque du consulat.

«Le film est diffusé depuis six mois. Comment expliquer que cet incident ait coïncidé avec le 11 septembre? Nous ne devons pas nous mentir», a lancé à l'AFP M. Megaryef qui se recueillait dans la matinée devant le consulat à Benghazi.

L'attaque a eu lieu le jour du 11e anniversaire des attentats du 11 septembre 2001 revendiqués par le réseau Al-Qaïda.

PHOTO AFP

Un garde blessé lors de l'attaque reçoit la visite de dirigeants libyens.