La Cour pénale internationale (CPI) a annoncé dimanche soir s'attendre à la libération lundi de quatre membres de son personnel détenus en Libye depuis le 7 juin après avoir rendu visite au fils du défunt leader libyen Mouammar Kadhafi, Seif al-Islam.

«Le président (de la CPI, NDLR) se rend en Libye et la Cour s'attend à la libération des quatre détenus lundi», a déclaré à l'AFP le porte-parole de la CPI Fadi el-Abdallah.

Ces quatre membres du personnel de la CPI, dont une avocate australienne, Melinda Taylor, 36 ans, sont incarcérés à Zenten (170 km au sud-ouest de Tripoli) où ils s'étaient rendus pour rencontrer Seif al-Islam qui est détenu par une brigade d'anciens rebelles de Zenten. Tripoli les accuse d'avoir porté atteinte à la «sécurité nationale libyenne».

Seif al-Islam fait l'objet d'un mandat d'arrêt de la CPI pour des crimes contre l'humanité commis pendant la révolte qui a provoqué la chute puis la mort de Mouammar Kadhafi en 2011.

Le porte-parole de la CPI, qui siège à La Haye, s'est refusé à donner toute précision sur le voyage du président de la Cour, le juge sud-coréen Sang-Hyun Song, ajoutant seulement que ce dernier serait accompagné d'une délégation.

M. el-Abdallah a réaffirmé que la CPI mènerait sa propre enquête sur les agissements présumés de Mme Taylor, la co-conseil désignée par la Cour pour représenter Seif al-Islam.

Selon les ex-rebelles de Zenten qui détiennent le fils de Mouammar Kadhafi, Melinda Taylor, qui est accusée d'espionnage, était en possession d'une lettre codée rédigée par l'un des hommes les plus recherchés par la justice libyenne, Mohammed Ismaïl, ancien bras droit de Seif al-Islam.

Outre Mme Taylor, son interprète libanaise Helen Assaf et deux membres du greffe, le Russe Alexander Khodakov, 60 ans, et le chef de la section d'aide aux conseils, l'Espagnol Esteban Peralta Losilla, 48 ans, sont détenus, selon la CPI.

Une délégation de la Cour avait pu rendre visite, mi-juin, aux quatre détenus, «en bonne santé et bien traités», selon la Cour.

Le ministre australien des Affaires étrangères Bob Carr s'était également rendu en Libye, mi-juin. Il avait annoncé que les prisonniers pourraient être libérés si la Cour s'excusait auprès de la Libye pour ne pas avoir suivi la procédure requise.

Le premier ministre libyen par intérim, Abdel Rahim al-Kib, avait quant à lui affirmé le 21 juin que son pays voulait régler l'affaire de la délégation de la CPI «dans le respect des lois internationales et libyennes».

Seif al-Islam fait l'objet d'un mandat d'arrêt de la CPI pour des crimes contre l'humanité commis pendant la révolte qui a provoqué la chute puis la mort de Mouammar Kadhafi en 2011.

Les autorités libyennes, qui souhaitent juger elles-mêmes Seif Al-Islam, ont déposé le 1er mai une requête contestant la compétence de la CPI pour poursuivre le seul fils de l'ancien dirigeant à être détenu en Libye.