Au moins quatorze personnes ont été tuées et 80 autres blessées lundi et mardi dans des affrontements entre des groupes armés de Zouara et d'autres villes à l'ouest de Tripoli, selon un bilan du Conseil national de transition (CNT), au pouvoir en Libye.

«Le nombre des victimes a atteint 4 morts et 35 blessés pour la ville de Zouara, et 10 morts et 45 blessés du côté de Jamil et Regdaline», villes situées à une centaine de kilomètres à l'ouest de Tripoli, selon un communiqué du CNT publié sur l'internet.

Un médecin, Jawher Belkhir, a fait état quant à lui d'un bilan de 5 morts et 42 blessés dans la ville de Zouara.

Dans son communiqué, le CNT a indiqué que les combats continuaient dans cette région, située à une soixantaine de kilomètres des frontières tunisiennes.

Le CNT a ajouté avoir envoyé des délégations dans la région «pour calmer la situation et résoudre le problème», précisant que les hostilités avaient commencé quand des ex-rebelles de Zouara avaient été arrêtés lors de leur passage dans la ville de Jamil.

Après une intervention du CNT, ces ex-rebelles ont été libérés et un accord a été trouvé entre les deux parties pour mettre fin au différend. Mais peu après, des ex-rebelles de Zouara ont relancé les hostilités, selon le Conseil.

Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en octobre dernier, la tension est palpable entre Zouara, dont les habitants sont d'origine amazighe, et les villes environnantes de Jamil et Regdaline, accusées d'avoir soutenu le régime durant la révolution libyenne, de février à octobre 2011.

Plus tôt, le représentant de la ville de Zouara au CNT, Othman Ben Sassi, avait décrit la situation dans la ville comme «critique».

«Il y a des bombardements à la roquette depuis les villes de Regdaline et Jamil. Il y a eu au moins quatre morts aujourd'hui, mais le nombre pourrait être plus important», a-t-il indiqué à l'AFP.

Le ministre libyen de l'Intérieur Fawzi Abdelali avait fait état de son côté d'«efforts pour mettre fin au conflit».

«Nous avons envoyé une force de 200 membres du ministère de l'Intérieur dans la région», a-t-il dit, appelant les deux parties à la «retenue».

Ces affrontements interviennent après des combats meurtriers entre tribus à Sebha, dans le sud de la Libye, qui ont fait la semaine dernière plus de 147 morts et 395 blessés. Le gouvernement est parvenu vendredi à imposer un cessez-le-feu.

Depuis octobre, les nouvelles autorités peinent à contrôler les dizaines de brigades d'ex-rebelles ayant combattu les forces de Kadhafi, qui continuent de faire la loi dans le pays.

Des tribus et habitants de plusieurs régions se sont servis dans l'arsenal militaire hérité de Mouammar Kadhafi, et n'hésitent pas à recourir aux armes au moindre conflit d'intérêts.