La Bourse de Tripoli a ouvert jeudi pour la première fois depuis plus d'un an, avec une dizaine d'entreprises cotées d'une valeur totale d'environ 3,1 milliards de dollars, a annoncé à l'AFP son directeur général, Ahmed Karoud.

«Nous ouvrons les échanges avec 10 entreprises», a déclaré Ahmed Karoud avant la cérémonie d'ouverture, qui a réuni des responsables gouvernementaux et des investisseurs. «Cette ouverture signale au monde que la Libye est maintenant un pays stable où l'économie redémarre», a-t-il ajouté.

Le marché sera bientôt ouvert aux investisseurs étrangers, qui pourront détenir jusqu'à 10% des actions, a précisé à l'AFP le président du conseil d'administration de la Bourse, Mohamed Fakroun.

Les entreprises cotées pour l'instant appartiennent principalement au secteur financier, en particulier des banques et des assurances, même si une entreprise de ciment fait aussi partie du groupe, dans ce pays en pleine reconstruction après huit mois de conflit armé.

Un fonds islamique et une société immobilière doivent effectuer leur entrée en bourse en juin, a expliqué M. Karoud, ajoutant qu'une démarche similaire était également envisagée pour les deux compagnies publiques de téléphonie mobile Al-Madar et Libyana.

«Toutes les sociétés cotées bénéficieront d'un allégement fiscal de cinq ans», a annoncé M. Fakroun.

La Libye «espère devenir un centre financier liant l'Europe au reste de l'Afrique», a expliqué M. Karoud, précisant que la Bourse de Tripoli avait été conçue sur le modèle de celle d'Abou Dhabi. Elle dispose déjà d'une succursale à Benghazi (est), la deuxième ville du pays, et espère mettre en place un système de négociation électronique dans les mois à venir.

La Bourse de Tripoli avait fermé fin février 2011, peu après le début de la rébellion qui a provoqué la chute et la mort de Mouammar Kadhafi.

Selon M. Karoud, les anciens locaux avaient été saisis en juin par une brigade pro-Kadhafi, et les employés avaient dû emporter les documents dans leurs voitures privées pour empêcher leur destruction.