Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-Moon, s'est rendu mercredi en Libye pour assurer les nouveaux dirigeants du pays du soutien de la communauté internationale durant la période de transition.

«Nous sommes ici pour vous soutenir dans la lutte pour la démocratie et la liberté», a déclaré M. Ban qui a dit être venu «à un moment historique pour saluer le peuple courageux de Libye (...) qui a payé le prix fort pour la liberté» et «inspiré le monde en renversant la tyrannie».

«L'ONU se tient prête à soutenir le peuple libyen dans tous les domaines dont nous avons discuté (avec les responsables libyens): les élections, une nouvelle Constitution, les droits humains, la sécurité publique et le contrôle des armes», a déclaré le chef de l'ONU, accompagné dans sa visite par le président de l'Assemblée générale de l'ONU, Nassir Abdulaziz Al-Nasser.

«La Libye nouvelle aspire à être une nation libérée de la peur, libérée de l'injustice et de l'oppression du passé. Les Nations unies seront votre partenaire dans la transformation de ces espoirs en réalité», a-t-il ajouté au cours d'une conférence de presse.

Il a qualifié de «très productifs» ses entretiens avec le chef du Conseil national libyen de transition (CNT) Moustapha Abdeljalil, les membres du CNT et le nouveau Premier ministre libyen, notamment pour avoir une idée sur «la façon dont l'ONU peut aider le peuple libyen après la libération».

«Ils (les dirigeants libyens) ont exprimé tous un engagement clair pour la construction d'une Libye démocratique, fondée sur le respect des droits de l'Homme et la dignité», a-t-il dit.

Le secrétaire général de l'ONU a reconnu toutefois que «le chemin vers la démocratie n'est pas facile. Construire un Etat avec des institutions efficaces et responsables prend du temps», a-t-il dit.

«Il est crucial que le peuple trouve un consensus sur les questions principales et reste uni. Cela va nécessiter beaucoup de pragmatisme, de compromis, particulièrement pendant cette phase très importante», a souligné M. Ban.

Il a ajouté s'être entretenu longuement avec les dirigeants libyens au sujet de la sécurité et de la nécessité de sécuriser les arsenaux de l'ancien régime, en particulier les stocks de lanceurs de missiles tirés à l'épaule et les armes chimiques et biologiques.

Lundi, le Conseil de sécurité de l'ONU avait adopté une résolution appelant la Libye et les pays voisins à mettre un terme à la prolifération dans la région des armes amassées par le dirigeant déchu Mouammar Kadhafi, en particulier les missiles sol-air à courte portée.

Au cours de sa visite, M. Ban s'est rendu sur le site d'une fosse commune et a rencontré des proches de personnes tuées par les forces de Kadhafi.

Mercredi, le procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo, a indiqué que la Cour pénale internationale (CPI) était toujours en train de négocier une possible reddition de Seif al-Islam, fils et dauphin de Mouammar Kadhafi.

La CPI «a reçu des questions de personnes liées à Seif al-Islam sur les conditions légales relatives à sa possible reddition», a déclaré M. Moreno-Ocampo devant le Conseil de sécurité de l'ONU.

M. Moreno-Ocampo a précisé plus tard lors d'une conférence de presse que la CPI n'avait plus eu de contacts depuis «plusieurs jours» avec l'entourage de Seif al-Islam.

Les autorités du CNT ont proclamé le 23 octobre la «libération totale» du pays après la mort du dictateur et la chute de son dernier bastion de Syrte.

Le chef de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, a lui aussi effectué lundi une visite à Tripoli au dernier jour de la mission aérienne de l'Alliance atlantique qui a joué un rôle majeur dans la chute du régime.

La visite de M. Ban survient deux jours après l'élection par le CNT du technocrate Abdel Rahim al-Kib qui a été chargé de former un gouvernement intérimaire d'ici le 23 novembre, avec pour mission de préparer des élections constituantes dans un délai de huit mois maximum, suivies d'élections générales un an après au plus tard.