Le Conseil de sécurité de l'ONU a mis fin jeudi au mandat autorisant le recours à la force en Libye, sept mois après le début de l'intervention contre le régime Kadhafi, en dépit des appels du gouvernement de transition libyen pour sa prolongation.

Une résolution du Conseil, adoptée à l'unanimité, met fin à la zone d'exclusion aérienne et à l'autorisation du recours à la force pour protéger les civils, à compter de 23h59 (heure libyenne) le 31 octobre.

De son côté, l'OTAN, qui avait pris en charge les opérations militaires, doit se réunir vendredi à Bruxelles pour déclarer formellement la fin des frappes aériennes, malgré les appels du nouveau régime.

Le Conseil national de transition (CNT) a demandé mercredi le maintien de l'OTAN en Libye au moins «jusqu'à la fin de l'année», assurant que même après la mort de Mouammar Kadhafi ses derniers fidèles représentaient une menace pour le pays.

La résolution du Conseil de sécurité allège l'embargo international sur les armes, de manière à ce que le CNT puisse en acquérir pour assurer la sécurité nationale.

Elle met fin au gel des avoirs de la Corporation nationale libyenne du pétrole, la Zuetina Oil Company, de même que les restrictions visant la Banque centrale de Libye, la Libyan Arab Foreign Bank, la Libyan Investment Authority, et la Libyan Africa Investment Portfolio.

Le CNT a déclaré la «libération» formelle de la Libye le 23 octobre, trois jours après la mort de Mouammar Kadhafi.

Le feu vert du Conseil de sécurité en février et en mars pour une zone d'exclusion militaire et des frappes aériennes avait divisé les quinze pays membres. La Russie, la Chine, l'Afrique du Sud, le Brésil et l'Inde avaient accusé l'OTAN d'outrepasser le mandat qui leur avait été donné.

L'ambassadeur de France à l'ONU Gérard Araud a exprimé la «fierté» de son pays pour avoir pris part aux opérations. «Il s'agissait de la libération de la Libye avec le soutien de tous les pays qui voulaient être partie prenante à cette expérience magnifique», a-t-il dit à la presse.

L'ambassadeur russe Vitali Tchourkine a de son côté estimé que les deux résolutions avaient été outrepassées.

Il a parlé de «nombre de violations» de ces résolutions et estimé que «des leçons graves devront être tirées» au Conseil de sécurité après les frappes militaires qui ont duré sept mois et qui ont joué un rôle essentiel dans la chute du régime Kadhafi.

L'ambassadrice américaine Susan Rice a parlé d'une «perspective d'une Libye libre et participative avec la participation de tout le peuple, quels que soient le sexe et la religion».

Dans sa résolution, le Conseil réitère la nécessité d'une période de transition «orientée vers l'engagement à la démocratie, la bonne gouvernance, l'exercice de la loi, la réconciliation nationale et le respect des droits de l'homme et les libertés fondamentales du peuple de Libye».

Sans référence explicite aux conditions floues de la mort du colonel Kadhafi, les Quinze «exhortent les autorités libyennes à se garder de toutes représailles, y compris les détentions arbitraires (et) les exécutions extrajudiciaires».