Mouammar Kadhafi serait toujours en Libye, et localisé dans une zone de 60 kilomètres encerclée par les forces insurgées. Un porte-parole des nouvelles autorités de Tripoli a affirmé mercredi que sa capture ou sa mort n'était plus qu'une question de temps, mais le vice-ministre de la Défense Mohammad Tanaz a assuré pour sa part qu'on ne savait toujours pas où il se trouvait.

Anis Sharif, porte-parole du Conseil national de transition (CNT), a précisé à l'Associated Press que le colonel Kadhafi était toujours en Libye, et qu'il avait été repéré grâce à des moyens technologiques perfectionnés et le travail des services de renseignements. Les forces insurgées ont pris position tout autour de la zone où il se trouverait, a-t-il assuré.

«Il ne peut pas s'en sortir», a affirmé Anis Sharif, en ajoutant que les insurgés se préparaient soit à l'arrêter, soit à le tuer.

L'Alliance atlantique a annoncé par ailleurs qu'elle avait procédé mardi à des frappes aériennes autour de Syrte, la ville natale de Kadhafi, atteignant six chars, six blindés de combat et un entrepôt de munitions, ainsi que d'autres cibles. Les forces aériennes de l'OTAN ont aussi frappé Hun, Sabha et Waddan, des bastions pro-Kadhafi encore tenus par les fidèles de l'ancien homme fort libyen.

Le vice-ministre de la Défense Mohammad Tanaz a déclaré pour sa part à l'AP que les forces du CNT ne savaient pas où Kadhafi se trouvait, et que ce dernier pourrait toujours se cacher dans des tunnels sous Tripoli. Il a ajouté que la chasse à l'homme n'était pas une priorité pour ses troupes. «Notre priorité est de libérer toute la Libye», a-t-il déclaré.

Retrouver Kadhafi permettrait toutefois au nouveau pouvoir de sceller définitivement son autorité sur le pays. Des convois transportant des fidèles de l'ancien homme fort libyen, dont son chef de la sécurité, ont pris la fuite dans les immensités désertiques du Sahara, passant au Niger cette semaine. Les ex-rebelles espèrent que ces départs pourraient déboucher sur la reddition des derniers bastions kadhafistes.

Un premier convoi d'hommes en armes composé de soldats libyens et de Touaregs originaires du Niger et alliés de Kadhafi, à bord de dizaines de 4x4 et de pickups, a notamment pénétré sur le territoire nigérien lundi soir via Arlit (nord). Ils ont ensuite quitté mardi la ville d'Agadez (centre) en direction de Niamey, à plus de 950 kilomètres au sud-ouest.

À Niamey, Massoudou Hassoumi, un porte-parole de la présidence, a affirmé que le chef de la sécurité du colonel Kadhafi, Mansour Dao, qui est également son cousin, était arrivé lundi au Niger.

D'après l'agence de presse officielle algérienne APS, le ministre des Affaires étrangères du Niger Mohamed Bazoum a confirmé l'entrée de plusieurs convois dans son pays ces derniers jours, mais sans Kadhafi lui-même.

D'ailleurs, si jamais l'ancien homme fort de Tripoli arrivait dans le pays, le Niger envisagerait de le remettre aux nouvelles autorités au pouvoir en Libye, a-t-il ajouté à Alger, en marge d'une conférence sur la sécurité dans la région du Sahel.

Le Burkina Faso, voisin du Niger, avait pour sa part proposé l'asile à Kadhafi le mois dernier. Mais mardi, Ouagadougou a pris ses distances avec le «Guide» libyen, affirmant qu'il serait arrêté s'il venait dans le pays.

Parallèlement, le chef du CNT, Mustafa Abdul-Jalil, a prévenu que Bani Walid, encore tenue par des fidèles de Kadhafi, avait jusqu'à vendredi pour se rendre, faute de quoi les forces rebelles attaqueraient cette ville de 100 000 habitants, située à 140 kilomètres au sud-est de Tripoli.