«La transition commence immédiatement» pour construire une «Libye nouvelle», a annoncé mardi soir le numéro deux de la rébellion, Mahmoud Jibril, alors que les rebelles ont pris à Tripoli le contrôle du QG de Mouammar Kadhafi qui reste introuvable.

«La transition commence immédiatement», a déclaré à Doha M. Jibril, qui dirige l'exécutif de la rébellion et est le numéro deux du Conseil national de transition (CNT), l'organe politique des rebelles.

«Nous construisons désormais une Libye nouvelle, avec tous les Libyens comme des frères pour une nation unie, civile et démocratique», a poursuivi M. Jibril.

«Il y aura la première élection constitutionnelle, mais en attendant nous vous demandons d'être dignes de la révolution et de construire un nouveau pays», a-t-il ajouté.

Le CNT a été officiellement créé le 27 février à Benghazi (est), dans les jours qui ont suivi le début de la révolte populaire contre le régime du colonel Mouammar Kadhafi.

Depuis début mars, il se veut un «comité de gestion des crise», et est actuellement présidé par Moustapha Abdeljalil, ancien ministre de la Justice du Guide libyen.

Le CNT compte officiellement une quarantaine de membres, désignés en théorie sur leur expérience et sur la base de la répartition géographique. Seuls les noms de treize de ses membres --essentiellement des juristes, avocats, et professeurs d'université-- ont été rendus publics à ce jour, ceci pour des raisons de sécurité.

La «déclaration constitutionnelle», la dernière feuille de route élaborée par les rebelles en prévision de la chute du colonel Mouammar Kadhafi, prévoit dès «la libération» le transfert du CNT de Benghazi à Tripoli, puis la nomination, dans un délai maximum de trente jours, d'un bureau exécutif temporaire --ou gouvernement intérimaire-- chargé de la conduite des affaires du pays.

«Nos révolutionnaires ont écrit une page de l'histoire, en particulier ceux du Djebel Nefoussa (montagnes de l'Ouest), Zawiyah, Misrata (...). Ils ont permis de libérer Tripoli, par leur aide ils sont dans nos coeurs», a poursuivi M. Jibril.

«Il faut reconstruire, après nos blessures, une Libye unie, la Libye de tous et pour tous, de toutes les villes et de tous les villages, pour présenter un visage uni face au monde», a-t-il ajouté, rendant au passage un nouvel hommage appuyé au Qatar pour son soutien à la révolution.

Photo: Reuters

Mahmoud Jibril