L'ère du régime de Mouammar Kadhafi «touche à sa fin», a estimé lundi le président américain Barack Obama, exhortant le dirigeant libyen à renoncer «expressément» au pouvoir.



«Le régime Kadhafi touche à sa fin. L'avenir de la Libye est entre les mains de son peuple», a-t-il ajouté depuis l'île de Martha's Vineyard où il est en vacances pour quelques jours en famille.

M. Obama, qui s'exprimait dans une déclaration radiodiffusée, a toutefois prévenu les rebelles libyens que leur combat «n'est pas encore terminé».

«La situation est toujours très instable. Il y a toujours un certain niveau d'incertitude et des éléments du régime qui continuent de constituer une menace», a-t-il observé.

Le président américain a souligné que Mouammar Kadhafi «avait encore la possibilité d'empêcher un nouveau bain de sang en renonçant expressément au pouvoir (...) et en appelant les forces qui continuent à se battre à abandonner les armes».

Anticipant l'après-Kadhafi, Barack Obama a promis que Washington serait «un ami et un partenaire» pour aider la future Libye à faire face aux «défis colossaux» qui l'attendent.

Il a assuré que les États-Unis fourniraient une assistance pour répondre aux besoins urgents et mettraient à profit les avoirs gelés du colonel Kadhafi.

Un responsable du Trésor américain a précisé que ces avoirs, qui avoisinent 37 milliards de dollars, étaient toujours bloqués à ce stade et que les sanctions contre le régime Kadhafi restaient en place.

M. Obama a appelé à «une transition pacifique, juste et rassemblant toutes les parties» qui conduise à une «Libye démocratique», et mis en garde contre d'éventuels actes de vengeance contre les troupes loyalistes à M. Kadhafi.

«La vraie justice n'émergera pas de la violence et des représailles, mais de la réconciliation», a-t-il dit.

M. Obama a indiqué que la secrétaire d'État Hillary Clinton avait discuté de la situation avec ses homologues de plusieurs pays.

Il a également dit que l'ambassadrice américaine à l'ONU, Susan Rice, demanderait au secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon d'utiliser l'Assemblée générale des Nations unies, le mois prochain, pour «soutenir cette importante transition».

La Maison Blanche a indiqué que M. Obama avait discuté de la situation avec le Premier ministre britannique David Cameron et que les deux dirigeants étaient tombés d'accord sur le fait que le colonel Kadhafi devait «renoncer au pouvoir une fois pour toutes».

Au cours de la journée, le président Obama s'est également entretenu avec plusieurs hauts responsables américains, dont le secrétaire à la Défense Leon Panetta, son conseiller pour la Sécurité nationale Tom Donilon et le patron du renseignement américain James Clapper, selon la Maison Blanche.