Le premier ministre britannique David Cameron a appelé le colonel Kadhafi à cesser le combat tout en avançant les conditions d'une transition vers «l'après-Kadhafi», dans une déclaration lundi.

«Son régime s'effondre et bat en retraite», a indiqué le premier ministre, à l'issue d'une réunion du conseil national de sécurité sur la Libye. «Kadhafi doit arrêter le combat sans condition et montrer clairement qu'il renonce à contrôler la Libye», a-t-il ajouté.

Alors que selon M. Cameron «la grande majorité de Tripoli est désormais contrôlée par les combattants libres», le premier ministre a insisté sur la construction d'une Libye «libre, démocratique et ouverte à toutes les composantes».

Pour cela, il a assuré qu'il a déjà parlé et «reparlera avec le président du CNT de l'importance du respect des droits de l'Homme, d'éviter les représailles et d'assurer que toutes les composantes de la nation prennent part à son avenir».

Le premier ministre a précisé ne pas avoir d'information sur le lieu où se trouve Kadhafi, mais a précisé qu'«au moins deux de ses fils sont arrêtés».

«La situation à Tripoli est clairement très mouvante», a indiqué le premier ministre, appelant à ne pas baisser la garde.

Il a jugé «prioritaire» le rétablissement de la sécurité à Tripoli, et a souligné «travailler étroitement avec le CNT en ce sens». «Il y aura sans aucun doute des jours difficiles. Aucune transition n'est aisée et sans heurts», a-t-il convenu.

Londres va contribuer aux besoins médicaux à Tripoli, en liaison avec l'Organisation mondiale de la santé. La Grande-Bretagne aide également le CNT «depuis des mois» pour réparer ou rétablir les infrastructures -communication, énergie, carburant, eau- et va continuer à le faire.

Sur un plan diplomatique, une représentation britannique gagnera Tripoli dés que la sécurité y sera assurée.

«Nous serons bientôt en mesure de débloquer les actifs gelés qui appartiennent au peuple libyen», a ajouté M. Cameron.

«Il y a six mois, nous avons pris la décision difficile de nous engager militairement pour soutenir le peuple libyen», a-t-il rappelé. «J'ai dit à l'époque que cette action était nécessaire, juste et légale, et je le crois encore aujourd'hui», a-t-il poursuivi, saluant le fait que «le peuple libyen est plus près de son rêve d'un meilleur avenir».

Les opérations britanniques en Libye ont coûté 260 millions de livres au gouvernement. Selon un communiqué du ministère de la Défense lundi, 890 cibles du régime libyen «qui menaçaient le peuple» ont été détruites par les avions britanniques depuis le début des opérations militaires le 19 mars dernier.