Seif al-Islam, fils de Mouammar Kadhafi, a prévenu que «parler du départ» du dirigeant libyen était «vraiment ridicule» même s'il a concédé que le pays avait besoin de «sang neuf», lors d'une interview accordée ce week-end à la télévision BFM TV et diffusée lundi.

«Il ne veut pas tout contrôler, il est à un âge avancé. Nous voulons porter sur le devant de la scène une nouvelle élite, une élite de jeunes qui gouvernent le pays, qui gèrent les affaires locales. Nous voulons du sang neuf, voilà ce que nous voulons pour l'avenir de la libye. Mais parler du départ du guide, c'est vraiment ridicule», a déclaré Seif al-Islam.

Depuis le début de l'insurrection, «tout a changé» dans le pays, a-t-il poursuivi. «La Libye future sera complètement différente de la Libye que vous avez connue jusqu'à présent, avec le guide, avec Seif, avec le peuple, avec l'est, avec l'ouest, avec le sud de la Libye nous sommes tous une famille unie et nous construirons une Libye nouvelle», a-t-il ajouté.

Le pouvoir du leader libyen a accepté la «feuille de route» proposée ce week-end par l'Union africaine (UA) qui prévoit la cessation immédiate des hostilités, un acheminement facilité de l'aide humanitaire et le lancement d'un dialogue entre les parties libyennes en vue d'une transition.

Mais la rébellion libyenne a rejeté lundi ce cessez-le-feu, se disant opposée à toute médiation ne prévoyant pas un départ de Mouammar Kadhafi.

Misrata sera défendue avec énergie

Le ministère libyen des Affaires étrangères a par ailleurs annoncé que toute «approche des territoires libyens sous couvert de mission humanitaire» ferait face à une «résistance farouche», affirmant que des Libyens armés étaient prêts à défendre la ville de Misrata (ouest).

Le ministère des Affaires étrangères «a informé le Conseil de sécurité de l'Onu, l'Union africaine et l'Union européenne que toute approche des territoires libyens sous couvert de mission humanitaire ferait face à une résistance violente inattendue du peuple armée», a rapporté l'agence officielle libyenne Jana.

«Le million de Libyens qui ont pris des armes depuis le début de l'agression colonialiste croisée sur la Libye sont prêts à défendre Misrata», a ajouté le ministère de même source, affirmant que la Libye n'accepterait «aucune aide humanitaire, sauf des Croix et Croissant rouges».

Vendredi, la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton a adressé un courrier au secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, dans lequel elle assure que l'Union est «disposée à agir» par tous les moyens, «y compris militaires», pour soutenir sur le plan humanitaire les 300.000 habitants de Misrata, bastion rebelle à 200 km de Tripoli.

L'Europe est prête à coordonner les efforts internationaux pour la ville, pilonnée sans relâche depuis des semaines par les forces du colonel Kadhafi.