Les États-Unis ont réagi sèchement mercredi au message adressé par Mouammar Kadhafi au président Barack Obama, la Maison Blanche réclamant des actes et non des mots, tandis que la secrétaire d'État Hillary Clinton réaffirmait que le dictateur libyen «sait ce qu'il doit faire».

«Il n'y a aucun mystère quant à ce qui est attendu à présent de M. Kadhafi», a lancé la chef de la diplomatie américaine lors d'une conférence de presse: «plus tôt le bain de sang cessera, et mieux cela sera pour tout le monde».

Kadhafi doit opter pour un cessez-le-feu, le retrait de ses troupes, et «une décision doit être prise quant à son départ du pouvoir et (...) son départ de Libye», a énuméré Mme Clinton, qui s'exprimait après un entretien avec son homologue italien, Franco Frattini.

Le porte-parole du président Barack Obama, Jay Carney, avait confirmé plus tôt l'envoi d'une lettre -«évidemment pas la première»- par le colonel Kadhafi.

L'agence officielle libyenne Jana avait annoncé la première que le colonel Kadhafi avait «envoyé mercredi un message au président américain Barack Obama suite au retrait des États-Unis de la coalition agressive colonialiste croisée contre la Libye».

Sans dévoiler la teneur du message, M. Carney a rappelé que le président Obama disait depuis des semaines qu'un cessez-le-feu en Libye dépendrait «d'actes et non de mots (et) d'une fin des violences».

«Les mots, ce n'est pas la même chose que des actes», a martelé le porte-parole.

L'armée américaine avait retiré lundi les avions de combat qu'elle avait engagés dans l'opération internationale en Libye. Elle ne devrait plus fournir désormais que des avions destinés à effectuer des ravitaillements en vol, ainsi que des missions de brouillage et de surveillance.

Interrogée à ce sujet, Hillary Clinton a assuré avoir toute confiance dans l'Otan qui dirige la mission, notant qu'il était difficile pour «la puissance aérienne seule» de s'attaquer aux forces de Kadhafi, qui «s'insinuent dans les villes» et «placent des tireurs d'élite sur les toits».

Dans ce contexte, a-t-elle dit, l'Otan «travaille admirablement», et «gagne du temps et de l'espace» pour les insurgés.