Des centaines de personnes sont disparues en Libye depuis des mois, a déclaré jeudi un expert de l'ONU, avant d'ajouter que ces disparitions pourraient représenter des crimes contre l'humanité.

Le groupe de travail mis sur pied par l'ONU pour enquêter sur les disparitions s'est dit très préoccupé par les propos d'agences humanitaires et de proches, selon qui les disparus ont été emmenés vers des endroits secrets où ils pourraient avoir été torturés ou exécutés.

Un des experts indépendants, Olivier de Frouville, a dit à l'Associated Press que les disparus ont possiblement été arrêtés par les forces de l'ordre. Il s'agissait surtout de gens qui avaient «tenté d'organiser des manifestations ou qui s'opposaient publiquement au régime», a-t-il dit.

«Ce sont aussi des membres des forces armées qui ont refusé d'attaquer des populations civiles, de supprimer des manifestations, ou qui ont eux-mêmes essayé de se rebeller», a ajouté M. de Frouville.

Les experts onusiens se sont exprimés après avoir reçu des informations détaillées provenant de sources crédibles, a dit le président du groupe de travail, Jeremy Sarkin.

M. Sarkin affirme que certains disparus ont été enlevés de leur domicile, d'autres de leur milieu de travail. Le nombre de disparitions recensées depuis deux ou trois mois est vastement supérieur aux 11 cas rapportés en Libye depuis 30 ans.

M. de Frouville affirme que les autorités libyennes ont accueilli avec silence les tentatives pour déterminer où se trouvent les disparus.