Un caméraman qatari du réseau de télévision Al-Jazira a été tué dans une fusillade près de la ville libyenne septentrionale de Benghazi, samedi. Il s'agit du premier journaliste à perdre la vie dans ce conflit long de près d'un mois, a fait savoir le réseau.

Ali Hassan al-Jaber a été tué et un correspondant a été blessé et hospitalisé lors de ce que la station a décrit comme une embuscade contre l'équipe alors qu'elle rentrait d'une assignation au sud du château fort rebelle, qui se situe profondément dans le territoire contrôlé par l'opposition.

Le correspondant Baybah Wald Amhadi a déclaré à la caméra que l'équipe avait senti être observée pendant plusieurs jours, et en avait informé l'administration de leur hôtel à Benghazi, qui avait resserré la sécurité.

M. Amhadi a indiqué que la voiture de l'équipe avait été attaquée par derrière. M. Al-Jaber a été atteint de trois balles dans le dos, et un quatrième tir a touché le correspondant près de l'oreille, a-t-il dit.

Le directeur général du réseau, Wadah Khanfar, a déclaré sur les ondes d'Al-Jazira que cette attaque était survenue après une campagne d'incitation sans précédent lancée par Kadhafi.

La majeure partie de l'est libyen demeure sous contrôle rebelle, bien que les forces pro-gouvernementales aient repris du terrain au cours des derniers jours.

Une importante manifestation a plus tard été organisée à Benghazi en appui envers le caméraman tué.

Certaines banderoles se lisaient ainsi: «Cibler des journalistes révèle le régime criminel du tyran».

Le colonel Kadhafi maintient une poigne solide autour des journalistes occidentaux, les emmenant dans des villes qu'il a prises et autour de la capitale, Tripoli, sous escorte gouvernementale pour voir des squares remplis de loyalistes favorables au régime.

Les rebelles ont octroyé beaucoup plus de liberté aux journalistes, mais se déplacer près des lignes de front se déplaçant rapidement a été périlleux.