Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a déclaré samedi travailler avec les Britanniques pour aboutir à une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU créant une zone d'exclusion aérienne «afin d'éviter les bombardements» en Libye.

«Nous sommes en train de travailler à New York avec les Britanniques pour obtenir une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU créant une zone d'exclusion aérienne afin d'éviter les bombardements», a dit devant la presse M. Juppé au cours d'une réception à Bordeaux, ville dont il est le maire. «Nous sommes très attentifs» à la situation en Libye, a-t-il ajouté.

Samedi matin, «j'ai encore eu une conversation téléphonique avec le ministre Younès», l'ex-ministre de l'Intérieur du colonel Kadhafi, qui a démissionné le 22 février pour rejoindre les insurgés dont le fief est à Benghazi, a ajouté M. Juppé.

Les deux hommes «ont évoqué la situation humanitaire en Libye et aux frontières ainsi que la situation intérieure», a précisé le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valero, dans une déclaration transmise à l'AFP.

Abdel Fatah Younès a profité de cet entretien pour confirmer «que le Conseil national de l'opposition libyenne réclame une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye et lance un appel à la communauté internationale pour une aide à la transition démocratique», précise le communiqué.

Jeudi à Paris, M. Juppé et son homologue britannique William Hague ont annoncé qu'ils préparaient, en vue du sommet européen sur la Libye du 11 mars, des «mesures audacieuses et ambitieuses». Ils ont notamment évoqué la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne.

«Nous sommes aux côtés de tous ceux qui veulent conquérir leur liberté et réussir la transition démocratique», a aussi déclaré M. Juppé samedi, à quelques heures de son départ pour l'Égypte où il va effectuer son premier voyage officiel à l'étranger en tant que chef de la diplomatie française.

Dimanche au Caire, il doit avoir un entretien avec le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, et rencontrer la communauté française, avant de regagner Paris le soir même.

Les révolutions dans le monde arabe ont mis la diplomatie française à rude épreuve: elle s'est vu reprocher de ne pas les avoir anticipées et d'avoir entretenu des liens avec des dirigeants despotiques et corrompus.

En arrivant à la tête de la diplomatie française, après la démission de Michèle Alliot-Marie et le remaniement ministériel du 27 février, M. Juppé s'est fixé comme priorité de «refonder» le projet de coopération Nord-Sud de Nicolas Sarkozy, l'Union pour la Méditerranée. L'UPM a été mise à mal par la chute du président égyptien Hosni Moubarak, principal partenaire du président français dans ce projet.