Un avion de transport militaire canadien a atterri à Malte, jeudi, avec à son bord 31 personnes déplacées de la Libye, peu après que trois membres d'un commando néerlandais et leur hélicoptère eurent été capturés lors d'une opération de sauvetage ratée.

L'armée canadienne prévoit noliser d'autres vols puisque des Canadiens se trouvent toujours dans la région de Benghazi, un territoire qui est contrôlé par des forces loyales au dictateur Mouammar Kadhafi.

Un porte-parole du Commandement de la Force expéditionnaire du Canada a indiqué que 14 des passagers qui se trouvaient à bord de l'avion Hercules étaient de nationalité canadienne.

L'avion a pu rentrer de Tripoli sans incident, a indiqué le major André Salloum. Mardi, la Libye avait interdit à un appareil canadien venu secourir des travailleurs de l'industrie du pétrole de se poser à l'aéroport de la capitale.

Jeudi, 327 Canadiens ont été rapatriés, selon le ministère des Affaires étrangères. Ce nombre inclut les 14 Canadiens qui ont été transportés par l'avion militaire jeudi.

La veille, la frégate NCSM Charlottetown avait quitté le port d'Halifax en direction des côtes de la Libye pour une mission axée sur l'aide humanitaire. Le vaisseau pourrait être utilisé si un blocus international était décrété contre la Libye ou pour d'éventuelles actions de l'OTAN contre le régime libyen.

Les trois membres d'un commando des Pays-Bas ont eu moins de veine que ceux de la mission canadienne, jeudi. Les Néerlandais ont été enlevés alors qu'ils tentaient de compléter une opération de secours dans un territoire contrôlé par les troupes loyales au régime de Mouammar Khadafi. L'hélicoptère à bord duquel ils prenaient place a également été confisqué.

Des responsables néerlandais mèneraient d'intenses négociations avec le gouvernement Khadafi afin d'obtenir leur libération.

Cet incident démontre à quel point ces missions, qui sont confiées à des troupes spéciales se trouvant dans la région, sont périlleuses. Selon Barry Cooper, professeur à l'Université de Calgary, elles figurent parmi les plus dangereuses que l'on puisse tenter d'accomplir, car elles surviennent dans un contexte de guerre civile.

Les troupes d'élite ont été appelées en renfort pour tenter de venir en aide aux ressortissants étrangers qui ne peuvent se rendre à Tripoli ou dans toute autre ville portuaire bordée par la Méditerranée.

M. Cooper estime que ces opérations peuvent être envisageables dans les secteurs contrôlés par l'opposition, mais leur niveau de complexité décuple lorsque vient le temps de secourir les gens qui se trouvent dans des villes qui se trouvent toujours sous l'emprise du régime Khadafi.

«En somme, on dit aux Libyens que l'on rapatrie les nôtres, et qu'ils doivent régler leurs problèmes eux-mêmes. Mais à Tripoli, c'est une autre histoire, il y a des possibilités d'affrontements», indique Barry Cooper.