La Russie a affirmé jeudi avoir trouvé des cylindres contenant du chlore en provenance d'Allemagne et des «fumigènes» britanniques dans la Ghouta orientale en Syrie, ex-enclave rebelle reprise par le régime syrien et théâtre début avril d'une attaque chimique présumée.

«Les forces gouvernementales syriennes ont découvert dans les territoires libérés de la Ghouta orientale des conteneurs avec du chlore d'Allemagne (...) ainsi que des fumigènes produits dans la ville de Salisbury en Angleterre», a déclaré la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, citée par l'agence TASS.

Salisbury est la ville où ont été empoisonnés l'ex-agent double russe Sergueï Skripal et sa fille le 4 mars. Londres a accusé Moscou d'être responsable de cette attaque, tandis que la Russie clame son innocence et dénonce une «provocation».

La Russie a multiplié les annonces ces derniers jours pour dénoncer une «mise en scène» des rebelles syriens dans l'attaque chimique présumée dans la ville syrienne de Douma le 7 avril, qui a fait au moins 40 morts selon des secouristes.

Cette attaque aux «gaz toxiques» imputée aux forces gouvernementales syriennes par les Occidentaux a déclenché des frappes de Washington, Paris et Londres contre des installations du pouvoir syrien et un pic de tensions diplomatiques.

Moscou a diffusé mercredi soir ce qu'elle présente comme le témoignage d'un garçon syrien affirmant avoir participé à la «mise en scène» de cette attaque par les rebelles.

L'armée russe avait également annoncé mercredi avoir découvert «un laboratoire chimique et un entrepôt de substances chimiques» à Douma, contenant selon elle des substances utilisées pour fabriquer du souffre et du gaz moutarde, ainsi qu'un cylindre de chlorine.

Moscou avait déjà annoncé le 3 mars avoir découvert un «laboratoire souterrain de fabrication artisanale de substances toxiques» en Syrie. Le 14 mars, elle avait annoncé la découverte d'un autre «laboratoire» dans le village d'Efteris dans la Ghouta orientale.

Une équipe de l'ONU chargée d'enquêter sur l'attaque chimique présumée à Douma ne pouvait toujours pas se rendre sur place jeudi pour des raisons de sécurité. Une mission de reconnaissance avait été la cible de tirs quelques jours plus tôt.