Un avion de transport militaire russe s'est écrasé mardi à son atterrissage sur la base russe de Hmeimim, dans l'ouest de la Syrie, tuant les 32 personnes à bord, selon l'armée russe qui privilégie la thèse de l'accident.

En dehors de l'écrasement d'un avion se rendant vers cette même base en décembre 2016 dans le sud de la Russie (92 morts), il s'agit du plus grave incident lié à l'intervention militaire lancée par Moscou depuis septembre 2015 en soutien au régime de Bachar al-Assad.

La campagne de frappes aériennes russes est menée essentiellement depuis l'aérodrome de Hmeimim, où le président Vladimir Poutine avait déclaré en décembre la mission de l'armée russe « brillamment accomplie » et annoncé un retrait partiel des troupes déployées.

« Le 6 mars vers 15h (12h GMT), un avion de transport An-26 s'est écrasé sur l'aérodrome de Hmeimim. Selon les informations préliminaires, il y avait 26 passagers et six membres d'équipage à son bord. Ils sont tous morts », a indiqué le ministère de la Défense dans un communiqué cité par les agences de presse russes.

La perte de l'avion « est apparemment due à un problème technique », ajoute le communiqué en précisant que l'appareil s'est écrasé à 500 mètres de la piste d'atterrissage et qu'il n'avait pas été visé par des tirs.

Une commission du ministère de la Défense va étudier « toutes les versions possibles de ce qui s'est passé », précise encore ce communiqué, sans donner de détails sur les occupants de l'appareil ou les circonstances de l'accident.

Informé, le président Vladimir Poutine a présenté ses condoléances aux proches des victimes, a indiqué son porte-parole Dmitri Peskov aux agences russes.

En décembre 2016, un Tupolev Tu-154 qui transportait notamment plus de 60 membres des Choeurs de l'Armée Rouge à destination de Hmeimim s'était écrasé dans la mer Noire peu après son décollage d'Adler, dans le sud de la Russie, faisant au total 92 morts.

En octobre 2017, un bombardier Su-24 s'était en outre écrasé au décollage de Hmeimim, tuant les deux pilotes de l'appareil.

La base aérienne de Hmeimim, située dans le fief alaouite du président syrien, près de Lattaquié, a d'abord été mise à disposition de la Russie par le régime syrien au début de l'intervention militaire russe dans le pays, en septembre 2015.

Elle est ensuite devenue une base permanente de l'armée russe, qui y a déployé des dizaines d'avions d'attaque et de bombardiers.

Attaques en série

Ces derniers mois, la base de Hmeimim a été plusieurs fois visée par des attaques, notamment le 31 décembre où des tirs de mortier, commis par des combattants dont l'affiliation n'a pas été rendue publique, avaient tué deux militaires et lourdement endommagé sept appareils russes, dont des Su-24 et des Su-35.

Puis dans la nuit du 5 au 6 janvier, des « drones chargés d'explosifs » avaient attaqué la base de Hmeimim et la base navale russe de Tartous, plus au sud, sans faire de victimes ni de dégâts.

Sans compter la perte de cet avion, 45 soldats russes ont été tués lors de l'intervention militaire en Syrie, selon un bilan officiel. L'armée russe n'a pas précisé si les passagers de l'Antonov étaient des militaires.

De nombreux mercenaires russes sont également présents en Syrie. Moscou a reconnu que cinq d'entre eux ont été tués dans des frappes aériennes de la coalition menée par les États-Unis près de Deir Ezzor (est), le 7 février. Des médias russes et internationaux estiment toutefois que le nombre de victimes russes pourrait être de plusieurs centaines.

L'Antonov 26, bimoteur à hélice court et moyen-courrier, peut transporter jusqu'à quarante personnes et a été lancé en 1969. Les derniers modèles ont été construits en 1986.