Le départ d'une partie des combattants kurdes alliés des États-Unis en Syrie vers l'enclave d'Afrine, cible d'une attaque de la Turquie, a provoqué «une pause opérationnelle» contre le groupe djihadiste État islamique (EI), a admis lundi le Pentagone.

L'alliance arabo-kurde des combattants des Forces démocratiques syriennes (FDS) est affaiblie par l'opération turque contre la région d'Afrine, de nombreux combattants de la faction kurde de l'alliance, les Unités de protection du peuple (YPG), ayant choisi de se battre contre la Turquie plutôt que contre l'EI.

La quasi-totalité du territoire que l'EI contrôlait dans l'est de la Syrie est désormais libérée mais il reste des djihadistes retranchés dans la vallée de l'Euphrate, près de la frontière irakienne.

«Les pauses opérationnelles se produisent régulièrement pour diverses raisons», a déclaré le colonel Rob Manning, un porte-parole du département américain de la Défense.

«La nature de notre mission en Syrie n'a pas changé», a-t-il ajouté. «Cette pause opérationnelle ne nous détournera pas de notre objectif principal, qui est l'EI».

Le commandant Adrian Rankine-Galloway, un autre porte-parole, a souligné que les États-Unis poursuivaient leurs frappes aériennes contre l'EI et qu'aucun territoire n'avait été perdu.

«Nous savons que certains combattants des SDF ont quitté la vallée de l'Euphrate et nous insistons sur le fait que se détourner du combat contre l'EI pourrait coûter très cher», a-t-il ajouté.

Le chef du Commandement américain pour le Proche et le Moyen-Orient (CENTCOM), le général Joe Votel, a prévenu le Congrès la semaine dernière que les États-Unis et la Turquie avaient des «intérêts divergents» dans la région. «Notre souci, bien sûr, est que cette activité à Afrine nous détourne de nos efforts contre l'EI», a-t-il dit.

L'armée turque a lancé le 20 janvier une offensive impliquant avions et soldats pour déloger de cette région la milice des YPG, qualifiée de groupe «terroriste» et considérée par Ankara comme une menace à sa frontière.