Huit civils dont quatre enfants ont été tués tard lundi par un bombardement aérien sur une ville rebelle de Syrie près de Damas, selon l'hôpital local et l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

La frappe qui a également blessé 30 personnes a visé vers 23H30 locales (20H30 GMT) la ville d'Arbin contrôlée par l'opposition au président Bachar al-Assad, selon des habitants interrogés par l'AFP. Elle a été menée par des avions russes ou du régime syrien, selon l'OSDH.

Au moins quatre enfants et une femme figurent parmi les tués, a déclaré le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. L'hôpital local a confirmé ce bilan.

Un correspondant de l'AFP a vu mardi matin dans l'hôpital d'Arbin cinq petits corps enveloppés dans des linceuls.

«Ma soeur était venue me rendre visite. Elle et ses deux enfants ont été tués», a relaté une femme en pleurs.

Les médecins épuisés continuaient de prodiguer des soins aux blessés. Trois garçons se serraient dans un lit en attendant d'être soignés. L'un blessé à la tête par la frappe tenait son tee-shirt jaune tâché de sang dans ses mains, a constaté le correspondant de l'AFP.

Sur le lieu de la frappe, des habitants encore sous le choc déblayaient mardi les débris de leurs maisons.

«Nous étions en train de dormir à la maison quand l'avion est arrivé et a tiré une roquette», se souvient Mohammed, 13 ans.

«J'étais avec ma mère et ma soeur, nous avons entendu une énorme explosion», poursuit-il.

Abou Bachar, père de quatre enfants, raconte que l'explosion a soufflé toutes les fenêtres de sa maison.

«On ne voyait plus rien à part de la poussière», raconte l'homme âgé de 30 ans.

La Ghouta orientale était théoriquement concernée par une trêve devant s'appliquer dans le cadre d'un accord sur des «zones de désescalade» conclu en mai entre la Turquie, soutien des rebelles, et la Russie et l'Iran, alliés du régime.

L'armée syrienne avait annoncé le 22 juillet qu'elle ne menait plus de combats dans certaines «zones» de la Ghouta orientale, quelques heures après l'annonce par Moscou d'un accord pour sécuriser cette enclave rebelle assiégée près de Damas.

Mais les avions du régime ont continué à mener des bombardements, selon l'OSDH.

«C'est la première fois que des civils sont tués dans la Ghouta orientale depuis le début du cessez-le-feu», a indiqué M. Abdel Rahmane.

Les Russes ont affirmé lundi avoir déployé deux postes de contrôle et quatre de surveillance pour faire respecter la trêve que Moscou soutient avoir signé avec des groupes insurgés. Aucune faction rebelle n'a confirmé un tel accord.

Par ailleurs, le quotidien syrien progouvernemental Al-Watan a affirmé lundi que les zones de la Ghouta orientale contrôlées par l'ancienne branche d'Al-Qaïda, aujourd'hui présente dans la coalition Tahrir al-Cham, étaient exclues de la trêve. Ces organisations contrôlent Arbin.

Une carte de la Ghouta orientale montrée lundi au cours d'une réunion du ministère russe de la Défense semble montrer que la moitié nord d'Arbin est exclue de la trêve. Le raid aérien a visé le centre de la ville, selon l'OSDH.

Un responsable militaire russe a assuré mardi que les informations «sur une frappe présumée dans la soirée du 24 juillet dans la zone de désescalade de la Ghouta orientale étaient un mensonge destiné à discréditer le processus de paix».

Plus de 330 000 personnes ont été tuées en Syrie depuis le début de la guerre en mars 2011. Le conflit a éclaté après la répression meurtrière par le régime de Assad de manifestations pacifiques en faveur de mesures démocratiques.