Des conseillers militaires américains opèrent au coeur de la ville de Raqqa, dernier bastion du groupe djihadiste État islamique (EI) en Syrie, a affirmé un porte-parole de l'armée américaine.

Les soldats, pour la plupart membres des forces spéciales, remplissent une mission de «conseil et d'accompagnement» des combattants des Forces démocratiques syriennes (FDS, antidjihadistes), a précisé le colonel Ryan Dillon, soulignant qu'ils ne combattent pas directement mais coordonnent notamment les frappes aériennes.

Ces soldats se trouvent ainsi plus proches des combats que les forces américaines qui assistent l'armée irakienne à Mossoul. «Ils sont bien plus exposés au contact avec l'ennemi qu'en Irak», a souligné Ryan Dillon.

L'offensive pour reprendre Raqqa aux djihadistes a débuté en novembre 2016. Le 6 juin, les FDS - une alliance de combattants kurdes et arabes - sont entrées dans Raqqa. Début juillet, elles ont ouvert des brèches dans le mur qui entoure la vieille ville de Raqqa, dernier grand fief urbain de l'organisation djihadiste en Syrie.

Selon Ryan Dillon, l'EI utilise de plus en plus de drones chargés d'explosifs, une tactique qu'ils ont également employée à Mossoul.

«Depuis une semaine ou deux, ça a augmenté à mesure que nous avons continué à pénétrer au coeur du centre-ville de Raqqa», a-t-il expliqué.

«Opérations dévastatrices» 

L'armée américaine reste discrète sur sa présence exacte en Syrie mais a par le passé révélé que quelque 500 membres de ses forces spéciales étaient sur le terrain pour former et soutenir les FDS.

Des Marines opèrent en outre une batterie d'artillerie pour soutenir l'offensive sur Raqqa.

Selon l'organisation non-gouvernementale Airwars, les opérations militaires contre la ville de Raqqa et Mossoul sont «dévastatrices».

Jusqu'à 744 civils ont ainsi été tués au mois de juin en Syrie et en Irak, au cours de l'offensive de la coalition internationale menée par les États-Unis contre le groupe État islamique, selon un bilan de ce collectif de journalistes basé à Londres qui compile les données publiques (réseaux sociaux, témoins directs et d'autres sources).

Le chiffre donné par Airwars est bien plus élevé que celui avancé par la coalition, qui reconnaissait au début du mois de juillet la mort de 603 civils tués depuis le début de ses opérations militaires fin 2014.

Le directeur d'Airwars, Chris Woods, assure que l'intensification des frappes à Mossoul et Raqqa est responsable pour partie de cette augmentation, mais assure également que l'objectif affiché du Pentagone «d'anéantir» les djihadistes fait courir un risque plus élevé aux habitants civils.

Une affirmation rejetée par l'armée américaine. Le colonel américain Ryan Dillon a d'ailleurs défendu le bilan avancé par la coalition, expliquant qu'une équipe forte de sept personnes étudiait chaque rapport sur une possible victime civile, souvent signalée par l'armée elle-même.

Le processus est «très minutieux», a assuré le porte-parole de l'armée américaine.