Le Pentagone a démenti mercredi avoir tué de nombreux civils dans un bombardement sur une mosquée le 16 mars en Syrie, ne reconnaissant qu'une possible victime civile dans un complexe religieux en construction.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), le raid aérien dans le village rebelle d'al-Jineh, dans la province d'Alep, avait fait 49 morts, dont une majorité de civils.

Mais l'enquête de l'armée américaine après ce bombardement visant une réunion d'Al-Qaïda «n'a pas trouvé d'indications» à l'appui des allégations de nombreuses victimes civiles, a déclaré mercredi le général Paul Bontrager, le responsable de l'enquête.

«Nous estimons qu'il y a eu une victime civile», dont le sort - tué ou blessé - n'est pas établi, a affirmé le général.

Le bombardement a en revanche tué «une vingtaine» de combattants d'Al-Qaïda qui participaient à la réunion visée, a-t-il estimé.

Par ailleurs, le bâtiment frappé n'était pas une mosquée, mais une école religieuse (madrassa) en construction, a affirmé le général Bontrager.

Une petite mosquée déjà existante de l'autre côté de la rue, et une mosquée en construction adjacente à la madrassa n'ont pas été touchées par le bombardement, a indiqué le général

Les États-Unis dirigent une coalition internationale qui lutte contre le groupe État islamique (EI) en Syrie et en Irak, et frappe également occasionnellement d'autres formations jihadistes.

Le général Bontrager a blanchi de toute «négligence» l'unité de forces spéciales américaines qui a préparé et dirigé le bombardement.

Mais il a reconnu que l'officier qui a donné le feu vert à la frappe ignorait la nature religieuse du bâtiment frappé, et la présence d'une mosquée à côté.

Une «erreur» qui était «évitable», a-t-il souligné, regrettant des déperditions d'informations tout au long de la préparation.

La frappe a été menée par des avions F-15 Strike Eagle qui ont largué 10 bombes, et un drone MQ-9 Reaper qui a tiré deux missiles, selon le général Bontrager.

L'organisation de défense des droits de l'homme HRW avait sévèrement critiqué mi-avril le bombardement américain.

Elle avait souligné n'avoir trouvé aucune preuve selon laquelle des militants d'Al-Qaïda se trouvaient dans le bâtiment visé.

Même s'ils y avaient été, «frapper une mosquée juste avant la prière et ensuite attaquer des gens tentant de fuir, sans savoir si ce sont des civils ou des combattants, pourrait bien avoir été (un acte) disproportionné ou aveugle», avait estimé l'ONG.