Les forces pro-régime syrien que les États-Unis ont bombardé jeudi en Syrie, provoquant les protestations de Moscou et de Damas, étaient sans doute «dirigées par l'Iran», affirme le secrétaire américain à la Défense, James Mattis.

Le bombardement américain a été provoqué par «un mouvement offensif, avec des capacités offensives, de ce que nous pensons être des forces dirigées par l'Iran», a indiqué M. Mattis lors d'une conférence de presse au Pentagone.

Il s'agissait d'un geste «d'auto-défense», a justifié le responsable américain.

Le convoi bombardé s'approchait en effet de la ville d'Al-Tanaf, où des forces spéciales américaines et britanniques sont présentes pour former des rebelles syriens se battant contre le groupe État islamique.

Selon M. Mattis, «il semble que les Russes», autres alliés du régime syrien, «aient tenté de dissuader» le convoi bombardé de s'approcher d'Al-Tanaf, mais sans succès.

Selon lui, Al-Tanaf est en effet située dans une des zones qui font l'objet d'un accord entre coalition et Russie pour éviter tout incident entre leurs forces respectives.

La ville frontière, en plein désert dans le sud-est de la Syrie, est très importante pour tous les belligérants.

La coalition espère voir les rebelles qu'elle y entraîne remonter vers le nord pour attaquer le groupe État islamique dans la région de Boukamal, dans la vallée de l'Euphrate.

Pour le régime, cette position est importante car son objectif est de contrôler l'autoroute Damas-Bagdad et ainsi faire à la fois la liaison avec des forces alliées qui se trouvent en Irak, et empêcher les rebelles pro-occidentaux de remonter par le sud vers la province de Damas.

La Syrie et la Russie ont vivement condamné le bombardement américain, Damas assurant qu'elle ne se laissera pas «intimider». Damas a affirmé que les forces bombardées faisait partie de «l'armée arabe syrienne».