Des négociations étaient en cours dimanche en vue de l'évacuation d'insurgés et de leurs familles de deux quartiers rebelles de Damas, a rapporté à l'AFP une source militaire syrienne sur le terrain.

Si ces négociations aboutissaient, il s'agirait de la première évacuation de rebelles dans la capitale syrienne depuis le début du conflit il y a six ans.

Plusieurs opérations d'évacuations d'insurgés et de leurs familles ont déjà eu lieu dans plusieurs localités de la province de Damas.

« Des négociations entre des intermédiaires des quartiers de Barzé et Qaboun et les autorités syriennes sont en cours en vue de l'évacuation de rebelles et de leurs familles », a indiqué la source sous couvert de l'anonymat.

L'évacuation à Barzé pourrait commencer dès demain, selon cette source, qui n'a pas évoqué le nombre de personnes concernées.

Ces négociations interviennent au lendemain du début d'un processus de « désescalade » mis en place par la Russie et l'Iran - alliés du régime - et la Turquie - soutien de la rébellion - dans quatre secteurs de Syrie. La capitale Damas en est toutefois exclue.

Dans la capitale, des rebelles et leurs alliés djihadistes sont présents dans cinq quartiers. Ils contrôlent la majorité de ceux de Qaboun et Techrine (nord-est) et se partagent celui de Jobar (est) avec le régime. Ils sont aussi présents à Barzé (nord) et Tadamon (sud).

Qaboun est le théâtre de violents combats entre régime et rebelles depuis plusieurs semaines, les troupes du régime de Bachar al-Assad avançant dans ces secteurs.

D'après la source militaire, un « cessez-le-feu en jusqu'à minuit a été conclu en vue de parvenir à un compromis concernant les deux quartiers ».

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a également rapporté des négociations en cours.

« Il y a un calme qui règne à Barzé et Qaboun car des négociations sont en cours en vue d'une évacuation de ce genre, qui serait la première dans la capitale », a indiqué à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH.

D'après lui, quelques milliers de rebelles et de civils sont concernés par cette évacuation.

Fin avril, une vaste opération d'évacuation de localités assiégées en Syrie s'était achevée, avec près de 11 000 personnes sorties de localités rebelles et loyalistes.

Les insurgés, qui ont perdu de vastes régions face au régime soutenu militairement par la Russie et l'Iran, se sont vus contraints de signer des accords d'évacuation de nombreux de leurs bastions.

Déclenché en mars 2011 par la répression de manifestations prodémocratie, le conflit en Syrie a fait plus de 320 000 morts et des millions de déplacés et de réfugiés, et s'est complexifié avec l'implication d'acteurs internationaux et de groupes djihadistes.