Les États-Unis ont salué jeudi, mais avec une grande prudence, l'accord entre la Russie, l'Iran et la Turquie sur la mise sur pied en Syrie de zones sécurisées destinées à instaurer une trêve des combats dans certaines régions.

Washington, qui n'est qu'observateur dans le processus diplomatique sur le conflit syrien en cours à Astana entre Moscou, Téhéran et Ankara, s'est borné dans un communiqué à «soutenir tout effort qui puisse véritablement réduire la violence en Syrie».

La Russie et l'Iran, alliés du président syrien Bachar al-Assad, et la Turquie, soutien des rebelles, ont adopté jeudi à Astana le dernier plan russe pour la Syrie visant à créer des zones sécurisées pour instaurer une trêve durable dans plusieurs régions.

Les chefs des délégations des trois pays, parrains des pourparlers de paix qui se tenaient pendant deux jours au Kazakhstan, ont signé «un mémorandum sur la création de zones de désescalade en Syrie», a indiqué au terme des négociations le ministre kazakh des Affaires étrangères, Kaïrat Abdrakhmanov.

Le département d'État a tenu à souligner dans son communiqué que «les États-Unis étaient représentés à la conférence d'Astana par (leur) secrétaire d'État adjoint par intérim Stuart Jones», qu'ils «ne participaient pas directement aux négociations et n'étaient pas, à ce stade, partie à l'accord» russo-turco-iranien.

À mesure que l'administration américaine s'était désengagée à la fin de la présidence de Barack Obama du processus diplomatique entre régime syrien et opposition à Genève sous l'égide de l'ONU, la Russie était montée en puissance avec son allié iranien et la Turquie dans le processus dit d'Astana.

«Nous sommes sensibles aux efforts de la Turquie et de la Fédération de Russie dans la poursuite de cet effort et nous avons encouragé l'opposition syrienne à participer activement aux discussions», a commenté la nouvelle porte-parole du département d'Etat, Heather Nauert.

Mais «nous restons préoccupés par l'accord d'Astana, notamment l'implication de l'Iran comme prétendu "garant" (et dont) les actions en Syrie n'ont fait qu'alimenter la violence», selon Mme Nauert.

«A la lumière des échecs des accords antérieurs, nous avons des raisons d'être prudents», a-t-elle mis en garde, exhortant «le régime (syrien) à cesser toutes ses attaques contre des civils et les forces de l'opposition, ce qu'il n'a jamais fait».