Les rebelles syriens ont annoncé jeudi avoir décidé de reprendre les pourparlers de paix avec les émissaires de Bachar al-Assad à Astana, au Kazakhstan, où Moscou espère faire adopter son nouveau projet de «zones sécurisées» en Syrie.

«La délégation (rebelle) a décidé de mettre un terme à la suspension de sa participation aux négociations après avoir reçu de nouvelles garanties de la part des pays garants» des pourparlers, a indiqué l'opposition syrienne dans un communiqué.

Un journaliste de l'AFP sur place a vu des membres de la délégation rebelle présents dans l'hôtel où se déroulent les négociations.

Les rebelles avaient annoncé mercredi leur retrait de ce quatrième round de discussions avec le régime tant que l'armée syrienne n'aurait pas cessé ses bombardements.

Ces pourparlers, qui se sont ouvert mercredi, sont parrainés par la Russie et l'Iran, alliés du président syrien Bachar al-Assad, et par la Turquie, soutien des rebelles. Ils se déroulent en présence de l'émissaire spécial de l'ONU, Staffan de Mistura.

Les négociations doivent se concentrer sur l'instauration de «zones sécurisées» ou zones dites «de désescalade», un terme flou qui pourrait s'approcher de l'idée d'une zone tampon sans toutefois impliquer de déploiement massif de soldats pour assurer l'arrêt des combats.

Ce plan appelé de ses voeux par le président russe Vladimir Poutine et discuté avec Damas, Téhéran, Ankara et Washington, doit permettre de «pacifier» le pays en guerre et renforcer le cessez-le-feu en vigueur.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a estimé jeudi après une rencontre en Russie avec M. Poutine que la création de telles zones permettrait de résoudre le conflit à «50%». Selon M. Poutine, le président américain Donald Trump soutient également cette idée.

Selon une version en arabe du projet consultée par l'AFP, quatre zones seraient créées: dans les territoires rebelles à Idleb, dans la province centrale de Homs, dans l'enclave rebelle de la Ghouta (banlieue est de Damas) et dans la partie méridionale de la Syrie.

Ces zones dites de «désescalade» doivent être entourées de «zones de sécurité» constituées de postes de contrôle et de centres de surveillance gérés en commun par l'armée syrienne et les rebelles. Des unités militaires d'«observateurs» de pays non précisés devraient aussi être déployées.