La Maison-Blanche a prévenu lundi le régime syrien qu'un nouveau recours à des armes chimiques pourrait entraîner des représailles de la part de l'armée américaine.

«Si vous gazez un bébé ou lâchez un baril d'explosifs sur une personne innocente, vous verrez une réaction de la part de ce président», a affirmé Sean Spicer, porte-parole de la Maison-Blanche, lors d'une conférence de presse, incluant pour la première fois l'usage de barils d'explosifs.

Mais il n'a pas précisé s'il évoquait tous les types de barils d'explosifs ou simplement ceux contenant du chlore.

M. Spicer a également insisté sur le départ nécessaire de Bachar al-Assad : «On ne peut imaginer une Syrie stable et en paix avec Assad aux commandes».

L'ambassadrice américaine à l'ONU, Nikki Haley, avait déclaré dimanche qu'«il n'existe aucune option où une solution politique pourrait intervenir avec Assad à la tête du régime».

Le président américain Donald Trump a ordonné à l'armée américaine de mener la semaine dernière des frappes contre la base aérienne d'Al-Chaayrate, dans la province centrale de Homs. Selon les services américains de renseignement, elle a servi de point de départ au bombardement syrien utilisant un gaz contenant des agents neurotoxiques sur Khan Cheikhoun. L'attaque de cette localité rebelle a fait 87 morts le 4 avril.

Le gouvernement syrien a nié avoir mené cette attaque chimique, soulignant avoir ratifié en 2013 la Convention sur l'interdiction des armes chimiques. Il est supposé avoir démantelé ses stocks d'armes chimiques dans le cadre de cet accord américano-russe mais il a, depuis, été accusé à plusieurs reprises d'en avoir utilisé.

Le colonel John Thomas, porte-parole du commandement des forces américaines au Moyen-Orient (CENTCOM), a indiqué de son côté lundi matin à la presse que des armes chimiques étaient probablement stockées sur la base syrienne bombardée dans la nuit de jeudi à vendredi par l'armée américaine.

Les missiles Tomahawk américains ont évité les installations chimiques parce qu'il y avait «une probabilité importante» que des munitions chimiques soient toujours à l'intérieur, a relevé le colonel.

«Notre objectif était de nous assurer que nous ne provoquions pas d'autres dommages en touchant l'une des armes chimiques sur place», a-t-il expliqué.

Le bombardement d'Al-Chaayrate avait pour but de «réduire la capacité (du régime) à lancer des avions chargés d'armes chimiques», a-t-il poursuivi.

Certains observateurs aux États-Unis ont regretté que ces frappes n'aient pas cherché à détruire la piste de la base aérienne. Des avions ont en effet réutilisé cette piste dès le lendemain, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme.

«Nous ne voulions pas rendre la base inopérante sur le long terme», a expliqué le colonel Thomas. «Nous avons affaibli les capacités à court terme des Syriens à mener des attaques chimiques depuis cette base».

Le porte-parole du CENTCOM a par ailleurs refusé de dire si militaires américains et russes communiquaient encore afin d'éviter des incidents entre leurs avions sillonnant le ciel syrien.

Après la frappe américaine, Moscou avait annoncé la suspension de ces échanges.

«Il y a d'autres moyens» pour éviter les incidents dans le ciel syrien, a simplement relevé le colonel américain.