Les militaires américains soupçonnent que le régime syrien a été «aidé» pour mener sa frappe chimique présumée, a indiqué vendredi un militaire américain, sans aller jusqu'à accuser nommément la Russie, principal allié du régime de Bachar al-Assad.

«Nous soupçonnons que (les Syriens) ont reçu de l'aide» dans l'attaque chimique présumée de mardi contre Khan Cheikhoun qui a fait au moins 86 morts dont de nombreux enfants, a déclaré un haut responsable militaire américain à des journalistes, sous couvert d'anonymat.

«Au minimum, les Russes ont échoué à contrôler l'activité» de leur partenaire syrien, a-t-il dit, en rappelant que les Russes étaient présents sur la base aérienne d'où sont partis les avions syriens qui ont mené l'attaque.

«Nous ne pouvons pas dire ici le rôle que les Russes ont pu jouer», a-t-il dit. «Mais s'il y a une preuve quelconque, ou une accusation crédible, nous en tirerons les conséquences au maximum de nos possibilités», a-t-il dit.

Les Américains ont bombardé avec 59 missiles Tomahawk la base aérienne syrienne d'al-Chaayrate, d'où étaient partis selon eux les avions syriens qui ont mené l'attaque chimique de mardi.

Les Russes ont entre une douzaine et une centaine d'hommes sur cette base aérienne, selon les évaluations du Pentagone.

«Ils ont certainement des informations sur les opérations aériennes quotidiennes menée à partir de cette base», a souligné vendredi un autre responsable militaire américain.

Les Russes avaient été prévenus de la frappe avant celle-ci par les Américains.

Les missiles américains ont délibérément évité l'endroit utilisé par les Russes, selon les militaires américains.