Des combattants rebelles et jihadistes ont lancé mardi un nouvel assaut contre les forces du régime à Damas, deux jours avant l'ouverture à Genève d'un nouveau round de négociations intersyriennes sous l'égide de l'ONU.

Dimanche, jihadistes et rebelles avaient lancé un premier assaut dans l'est de la capitale syrienne, fief du régime, les rapprochant le plus du centre de Damas depuis deux ans.

Mais l'attaque a été repoussée par les troupes du président Bachar al-Assad à coup de bombardements aériens, principal atout de l'armée dans sa guerre contre la rébellion, déclenchée il y a six ans.

Mardi, les forces prorégime tentaient de mettre en échec une nouvelle attaque lancée à partir du quartier de Qaboun (nord-est) menée par des factions rebelles islamistes et le Front Fateh al-Cham, l'ex-branche syrienne d'Al-Qaïda.

«L'armée fait face aux tentatives d'infiltration des groupes terroristes (...) et parvient à les encercler», a rapporté l'agence officielle syrienne Sana.

Une puissante explosion a retenti vers 5h30 locales (23h30 à Montréal) et depuis, le bruit des échanges de tirs n'a pas cessé, selon un journaliste de l'AFP proche de la zone de combats.

D'épaisses fumées noires étaient visibles dans le ciel.

«Nos fenêtres et nos portes tremblent à chaque bombardement», a affirmé à l'AFP Lamis, 28 ans, qui habite dans une rue à quelques kilomètres du secteur des affrontements. «J'ai peur que les hommes armés (rebelles) avancent davantage, j'espère que cela va se terminer rapidement».

«Il y a eu à l'aube une grande explosion due très probablement à une attaque à la voiture piégée des rebelles contre une position du régime entre les quartiers de Jobar et de Qaboun», a indiqué à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), joint par téléphone de Beyrouth.

Il a précisé que «de violents bombardements et combats se poursuivaient» mardi matin.

Bombardements intenses

L'armée de l'air bombardait les positions rebelles tandis que les insurgés lançaient des roquettes sur les quartiers des Abbassides et de Tijara, adjacents à celui de Jobar et proches du centre de la capitale.

L'agence Sana a rapporté 12 blessés dans les tirs de roquettes.

Lundi soir, au lendemain de la première attaque, la situation s'était calmée pendant plusieurs heures, avec la réouverture des magasins et la reprise de la circulation.

Les combats ont fait dimanche et lundi au moins 72 morts --38 du côté loyaliste et 34 du côté insurgé, selon l'OSDH.

Ces nouvelles violences interviennent avant un nouveau round de négociations intersyriennes prévu à partir de jeudi à Genève, sous l'égide de l'ONU, en présence de représentants du régime et de l'opposition.

Bachar al-Jaafari, chef de la délégation du régime aux pourparlers, a affirmé lundi dans une interview que «les dernières attaques terroristes à Damas (...) et ailleurs en Syrie visent à faire pression sur le gouvernement syrien avant Genève».

Tous les efforts diplomatiques, encadrés ou non par l'ONU, pour une solution au conflit en Syrie ont jusqu'à présent échoué.

La guerre a fait plus de 320 000 morts en six ans et des millions de déplacés et réfugiés, engendrant une grave crise humanitaire.