Les États-Unis envisagent d'envoyer un millier de soldats de plus en Syrie pour l'offensive contre Raqa, fief du groupe État islamique, mais Washington a dit croire toujours à une solution diplomatique pour ce pays entré dans sa septième année de guerre.

Le déploiement d'un millier d'hommes supplémentaires «est une des propositions qui est sur la table pour être discutée», a indiqué un responsable du Pentagone, confirmant des informations du Washington Post.

Mais cette proposition n'a pas encore été soumise à l'approbation du président Donald Trump ou de son secrétaire à la Défense James Mattis.

Cela doublerait des effectifs militaires américains déployés en Syrie, actuellement entre 800 et 900.

Selon le responsable, les soldats supplémentaires continueraient de rester à l'écart des combats proprement dits, se contentant d'un rôle d'appui aux forces locales menant l'assaut. Il s'agirait par exemple d'unités d'artillerie opérant les canons de 155 mm ou les systèmes de roquettes guidées HIMARS.

Depuis la fin de 2015, des forces spéciales américaines se trouvent en Syrie pour conseiller et entraîner des forces locales se battant contre le groupe EI.

Mais leur mission discrète a pris un tour nouveau ces dernières semaines. Des blindés Stryker ont été déployés dans la région de Minbej pour dissuader des rebelles syriens et leurs alliés turcs de chercher à conquérir la ville, déjà libérée des djihadistes par un allié de la coalition, l'alliance arabo-turque des Forces démocratiques syriennes.

Une batterie d'artillerie des Marines a également été déployée pour participer à l'offensive pour reprendre Raqa.

Le président Trump a affiché sa volonté d'accélérer la chute de l'organisation djihadiste.

Le Pentagone lui a fourni un nouveau plan de bataille mais la Maison Blanche n'a annoncé aucune nouvelle mesure pour l'instant.

Pour Washington, le problème syrien dépasse de loin la simple question des moyens militaires à mettre en oeuvre pour battre l'EI.

La question de l'avenir des territoires libérés des djihadistes reste une énorme inconnue, faute de succès des négociations pour une paix globale dans le pays.

Une troisième série des pourparlers d'Astana sous l'égide de la Russie et de l'Iran s'est achevée mercredi sans avancées concrètes.

Régime et opposition sont conviés à un nouveau cycle de négociations de paix sous l'égide de l'ONU à Genève le 23 mars.

Pour ce processus diplomatique, l'administration Trump s'inscrit dans la continuité de l'équipe Obama.

Ainsi, à l'occasion du sixième anniversaire, ce 15 mars, du déclenchement de la guerre en Syrie, le département d'EÉtat a assuré que «les États-Unis demeuraient impliqués dans la recherche d'une solution diplomatique et de paix au conflit syrien». «Chacun de nous sait à quel point c'est difficile», a commenté son porte-parole Mark Toner.

Il a réaffirmé que le président syrien Bachar al-Assad était «un homme brutal qui avait conduit son pays dans ce bourbier» et que les États-Unis «croyaient à une transition (politique) sans Assad».