Près de 70 combattants ont été tués en 24 heures en Syrie dans des affrontements entre deux groupes djihadistes autrefois alliés, a rapporté mardi l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Ces combats entre le Front Fateh al-Cham --deuxième plus important mouvement djihadiste de Syrie-- et Jound al-Aqsa, un groupe plus radical, reflètent les divisions croissantes dans la province d'Idleb entre insurgés autrefois alliés contre le régime de Bachar al-Assad.

En janvier, des affrontements avaient déjà opposé Fateh al-Cham à des groupes rebelles dans cette province alors qu'ils y étaient alliés sous le nom de l'Armée de la conquête. Ces combats avaient duré une dizaine de jours et fait plusieurs dizaines de morts selon l'OSDH.

Lundi à l'aube, des combats ont éclaté entre Fateh al-Cham et Jound al-Aqsa après des tensions liées à une guerre d'influence dans le sud de la province d'Idleb. Jound al-Aqsa a mené une attaque à la voiture piégée contre un siège de Fateh al-Cham, ex-branche d'Al-Qaïda, faisant neuf morts.

Le front s'est ensuite embrasé. Les combats et les exécutions entre protagonistes ont fait au moins 69 morts jusqu'à mardi matin. Les violences ont également gagné la province mitoyenne de Hama.

«Ce sont des batailles entre des seigneurs de guerre. C'est une guerre d'influence», a indiqué à l'AFP Rami Abdel, directeur de l'OSDH.

En octobre, Fateh al-Cham avait annoncé avoir repris sous son aile Jound al-Aqsa, un groupe désigné comme «entité terroriste» par Washington et détesté des rebelles. Mais il y a près d'un mois, il revenait sur sa décision et chassait le groupuscule de ses rangs.

Le conflit en Syrie n'a cessé de se complexifier en impliquant des acteurs syriens, régionaux et internationaux, ainsi que des groupes djihadistes. Il a fait plus de 310 000 morts et poussé à la fuite plus de 10 millions de personnes.