La Russie est «responsable» du bombardement aérien sur le convoi humanitaire en Syrie lundi, que ce soit via ses propres appareils ou ceux du régime syrien qu'elle soutient, a déclaré jeudi le plus haut gradé américain.

«Ce que nous savons, c'est qu'il y avait deux appareils russes dans la zone à ce moment», a souligné à la commission des forces armées le général Joseph Dunford, le chef d'état-major interarmées américain.

«Il y avait aussi d'autres appareils dans la zone appartenant au régime (syrien), à peu près au même moment, donc je ne peux pas dire avec certitude que ce sont les Russes» qui ont bombardé, a-t-il poursuivi.

«Il n'y a aucun doute dans mon esprit que les Russes sont responsables, je ne sais juste pas à qui sont les appareils qui ont lâché les bombes», a-t-il dit.

Que ce soient des appareils russes ou syriens qui aient bombardé le convoi humanitaire, les Russes sont responsables parce qu'ils se sont «associés» au régime syrien, a renchéri de son côté le secrétaire à la Défense Ashton Carter.

Ce bombardement d'un convoi humanitaire lundi soir près d'Alep, au nord de la Syrie, a tué une vingtaine de civils et provoqué un tollé international.

La Russie a nié sa responsabilité dans le drame. Elle a mis en doute que le convoi ait été victime d'un bombardement aérien et suggéré qu'il pouvait avoir été attaqué par les rebelles ennemis du régime syrien.

Moscou a aussi affirmé qu'un drone Predator de la coalition menée par les États-Unis se trouvait sur place au moment de l'attaque, une accusation aussitôt démentie par les militaires américains.

L'ONU avait suspendu ses convois d'aide humanitaire après le bombardement, mais les a repris jeudi, notamment vers une zone assiégée dans la périphérie de Damas, selon un porte-parole à Genève.

Le bombardement du convoi humanitaire lundi, après le bombardement par erreur de soldats syriens par la coalition samedi, avaient donné le coup de grâce à une tentative de trêve négociée par Moscou et Washington.

L'accord américano-russe prévoyait la mise en place ultérieure d'une cellule associant les militaires des deux pays pour planifier des frappes contre les extrémistes islamistes, une perspective qui laissait le Pentagone sceptique.

Ce n'est en tout cas «pas une bonne idée» de partager du renseignement avec les Russes, a souligné le général Dunford.

Des quartiers rebelles d'Alep étaient en feu jeudi après une nuit d'intenses bombardements.

Le Groupe international de soutien à la Syrie (GISS), qui rassemble 23 pays et organisations internationales, doit se retrouver une nouvelle fois jeudi à New York, sous les auspices de Washington et Moscou dont les échanges diplomatiques sont de plus en plus acrimonieux.