Des militaires russes ont obtenu dimanche un cessez-le-feu entre les miliciens kurdes et les forces du régime après de violents combats ayant enflammé Hassaké, capitale de la province éponyme, a indiqué à l'AFP une source militaire.

À l'issue de 48 heures de négociations dans la ville voisine de Qamichli, les protagonistes se sont mis d'accord pour mettre fin aux combats, pour évacuer les morts et les blessés de la ville, pour le retour des positions militaires à la situation prévalant avant le début des combats mercredi et pour la poursuite des négociations, a précisé cette source.

Les forces kurdes avaient réussi, à l'issue de violents combats nocturnes, à avancer contraignant les forces gouvernementales, notamment les miliciens prorégime des Forces de Défenses nationales (FDN) à reculer dans plusieurs quartiers.

La journaliste de l'AFP a constaté que sept positions, prises par les kurdes, étaient revenues à l'armée tandis que les miliciens kurdes refusaient de rendre trois postes de contrôle pris aux FDN à An-Nachoua, un quartier du sud de la ville.

Une source au gouvernorat de Hassaké a indiqué que des délégations de haut niveau russe et des FDN étaient arrivées à Qamichli et devaient poursuivre les négociations lundi.

Aucune réaction n'était disponible dans l'immédiat de la part des kurdes.

Mercredi, le pouvoir syrien avait frappé pour la première fois depuis le début de la guerre en 2011, des secteurs tenus par les forces kurdes, à Hassaké après des combats au sol entre la milice progouvernementale et les Kurdes.

Ces frappes avaient entraîné jeudi et vendredi une intervention des avions de la coalition internationale antidjihadistes conduite par les États-Unis pour «protéger» les forces spéciales qui conseillent les combattants kurdes au sol.

Les affrontements entre Kurdes et forces loyales au régime ont fait depuis mercredi au moins 43 morts, dont 27 civils, parmi lesquels 11 enfants, a indiqué l'OSDH. Par ailleurs, des milliers d'habitants ont fui les combats.

Les Russes sont des alliés du régime syrien qu'ils aident militairement depuis près d'un an face aux rebelles et aux djihadistes, mais entretiennent aussi de bonnes relations avec les groupes kurdes.

Les Kurdes de Syrie (15% de la population) ont auto-proclamé en mars une «région fédérale», dont Hassaké fait partie, et rêvent de relier les régions sous leur contrôle dans le nord du pays, à la frontière turque.