Les États-Unis ont dépêché jeudi des avions pour protéger leurs forces spéciales qui conseillent les combattants kurdes en Syrie, visés par des bombardements syriens près d'Hassaké (nord-est), selon le Pentagone vendredi.

« Cela a été fait pour protéger les forces de la coalition » anti-djihadiste, a précisé le capitaine Jeff Davis, porte-parole du Pentagone, à propos de cette confrontation survenue jeudi, qui marque une nouvelle escalade dans le sanglant conflit syrien.

« Nous avons clairement montré que les appareils américains défendraient les troupes au sol si elles étaient menacées », a ajouté M. Davis.

Les frappes de jeudi ont été menées par des bombardiers syriens SU-24 et ont pris pour cible des forces kurdes qui s'entraînaient sous la supervision de conseillers spéciaux américains.

C'était la première fois depuis le début du conflit en Syrie en mars 2011 que l'armée de l'air syrienne frappait des positions kurdes.

« Nous allons nous assurer de leur sécurité et le régime syrien serait bien avisé de ne rien faire qui leur ferait courir des risques. Nous considérons ces situations qui mettent en danger la coalition comme très sérieuses et nous avons tout à fait le droit de nous défendre », a repris M. Davis.

Ces avertissements ne semblent guère avoir été entendus car les avions du régime syrien ont de nouveau frappé vendredi des secteurs tenus par les forces kurdes à Hassaké.

Dès le début des bombardements jeudi les forces au sol ont tenté de contacter les pilotes pour les faire cesser leurs frappes, mais sans succès.

Les forces américaines ont alors contacté la Russie, alliée du président syrien Bachar al-Assad, qui bombarde certaines zones en Syrie depuis presque un an, mais les Russes ont souligné qu'il s'agissait en l'occurrence d'avions syriens.

« C'est très inhabituel, nous n'avions jamais vu le régime mener ce type d'actions contre les forces kurdes auparavant », a encore souligné Jeff Davis.

Le temps que les avions américains arrivent sur zone, les appareils syriens étaient déjà partis. Les avions de la coalition mènent à présent davantage de patrouilles dans cette région.

Les deux tiers d'Hassaké sont contrôlés par les Kurdes et le reste par le régime du président Bachar al-Assad.

De violents combats opposent depuis mercredi les forces prorégime à la police kurde (Assayech) après des accusations mutuelles d'arrestations, faisant 39 morts, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Les Kurdes de Syrie (15 % de la population) ont autoproclamé en mars une « région fédérale » et rêvent de relier les régions sous leur contrôle dans le nord du pays. Les combattants kurdes sont devenus, notamment aux yeux de Washington, la force la plus efficace contre les djihadistes du groupe État islamique (EI).