Des combats faisaient rage mardi entre le groupe État islamique (EI) et une alliance arabo-kurde dans la province de Racca dans le nord de la Syrie, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Dans le même temps, les affrontements s'intensifiaient dans la province d'Alep, à l'ouest de Racca, entre des groupes rebelles et l'EI qui tente de les chasser de leurs fiefs près de la frontière turque, selon la même source.

Au huitième jour de l'offensive lancée dans le nord de la province de Racca contre l'EI avec l'aide de la coalition internationale dirigée par Washington, des combats féroces opposaient les Forces démocratiques syriennes (FDS) aux djihadistes, selon l'OSDH.

La province de Racca, dont le chef-lieu éponyme est le principal bastion syrien des djihadistes, est en grande partie aux mains de l'EI.

L'avancée des FDS leur a permis de reprendre «12 villages (...) au nord-ouest de la ville de Racca ces dernières 36 heures», a affirmé à l'AFP Rami Abdel Rahmane, le directeur de l'OSDH. L'objectif est d'atteindre la ville de Tabqa pour être en mesure d'encercler celle de Racca, plus à l'est.

Depuis le début de l'offensive le 24 mai, 79 djihadistes ont péri, dont 24 enfants recrutés par l'EI, a ajouté l'ONG.

Aucun bilan de civils ou de membres des FDS tués n'était disponible dans l'immédiat.

Dans la province d'Alep, c'est en revanche l'EI qui mène depuis vendredi une offensive, avec en ligne de mire deux villes tenues par les rebelles, Azaz et Marea.

Les groupes rebelles ont tenté de lancer une contre-offensive mardi mais ont échoué, selon l'OSDH. L'EI a bloqué l'attaque avec un kamikaze, tuant six combattants rebelles selon cette même source.

Démenti russe 

«La bataille s'intensifie», a déclaré M. Abdel Rahmane.

Quelque 8000 Syriens selon des estimations «sont pris au piège des combats autour des villes de Marea et Cheikh Issa» distantes de quelques km, a indiqué mardi soir le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha).

Plus de 100 000 déplacés se trouvent dans la région d'Azaz, à quelques km de la frontière turque, après les différentes offensives qui ont eu lieu dans la province d'Alep depuis février, a indiqué Médecins sans frontières qui a appelé lundi la Turquie à ouvrir sa frontière.

Le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) estime lui à 165 000 le nombre de déplacés dans cette région.

Dans la ville d'Alep même, quatre civils ont été tués par des frappes aériennes ayant touché une voiture, selon les forces de la défense civile.

À Idleb, 23 civils avaient été tués et des dizaines blessés lundi soir dans des raids menés selon l'OSDH par des avions russes dans cette ville contrôlée par des djihadistes et des rebelles.

Mais la Russie, alliée du régime syrien, a démenti avoir lancé des frappes dans cette région.

Des images mises en ligne par la défense civile montrent des secouristes portant le corps d'un enfant mort couvert de poussière.

La province d'Idleb, y compris son chef-lieu éponyme, est quasiment sous contrôle de «l'Armée de la conquête», une coalition composée du Front al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, et d'autres groupes djihadistes et rebelles islamistes.

La guerre en Syrie a coûté la vie à plus de 280 000 personnes depuis 2011 et poussé à la fuite des millions de personnes.