Le président russe Vladimir Poutine a prévenu jeudi que son armée pouvait, si nécessaire, redéployer ses avions «en quelques heures» en Syrie, d'où la majeure partie du contingent militaire russe doit être retirée d'ici deux à trois jours.

«Si nécessaire, la Russie peut accroître juste en quelques heures sa présence dans la région jusqu'à un niveau adapté à la situation qui s'y développe», a déclaré M. Poutine lors d'une cérémonie sous les ors du Kremlin où il a décoré soldats et officiers de retour de Syrie.

«Ce n'est pas ce que nous voulons. Une escalade militaire n'est pas dans notre intérêt. C'est pourquoi nous plaçons nos espoirs dans le bon sens de tous les belligérants en faveur du processus de paix» entamé à Genève, a poursuivi M. Poutine.

Le chef de l'État russe a toutefois prévenu que si des groupes rebelles violaient le cessez-le-feu, instauré le 27 février, la réaction de Moscou ne se ferait pas attendre.

«Si nous constatons des cas de violation de la trêve par n'importe quel groupe, ils seront automatiquement exclus de la liste qui nous a été fournie par les États-Unis. C'est-à-dire, avec toutes les conséquences qui en découlent», a averti M. Poutine.

M. Poutine a en outre confirmé que des batteries antiaériennes russes dernier cri S-400 et des systèmes Pantsir S-1 resteraient sur les bases russes en Syrie «en mission de combat permanente».

«Nous avons créé les conditions pour le lancement du processus de paix. C'est vous, les soldats russes, qui avez ouvert la voie pour la paix», a lancé M. Poutine.

La Russie a montré en Syrie «son leadership incontesté, sa volonté et sa responsabilité» dans la lutte contre le «terrorisme international», a-t-il estimé.

Le président russe a en outre évalué le coût de l'opération militaire en Syrie, entamée le 30 septembre, à 33 milliards de roubles, dont la plus grande partie a été financée par le budget du ministère de la Défense.

La Russie a indiqué jeudi qu'elle allait achever le retrait du gros de son contingent de Syrie d'ici «deux à trois jours», conformément à l'ordre donné par le chef de l'État russe lundi.

Elle garde toutefois des installations et des hommes sur place pour surveiller le respect du cessez-le-feu et pour continuer de frapper des «objectifs terroristes» en Syrie.