Au moins 70 personnes ont été tuées et 550 blessées vendredi dans l'attaque contre un marché de Douma, bastion rebelle à l'est de Damas, a annoncé samedi Médecins sans Frontières (MSF).

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) avait la veille fait état de 59 personnes tuées, dont cinq enfants, par des tirs de roquettes et par l'aviation du régime.

«C'était un bombardement extrêmement violent. Les blessures sont pires que tout ce que nous avons pu voir par le passé», a déclaré le directeur d'un hôpital voisin soutenu par MSF, cité dans un communiqué de l'organisation. «Nous avons dû procéder à de nombreuses amputations (...). Nous avons fait de notre mieux, mais le nombre de personnes grièvement blessées est bien au-delà de ce à quoi nous pouvons faire face avec nos moyens limités».

Le traitement des blessés a été d'autant plus difficile que «l'hôpital de fortune le plus proche avait été bombardé la veille» jeudi, tuant 15 personnes, a ajouté MSF, d'après qui 250 des 550 blessés ont dû être opérés.

«La dévastation provoquée par la frappe aérienne initiale sur le marché a été exacerbée par d'autres tirs sur les équipes de secours qui soignaient les blessés», a poursuivi l'organisation.

Une vidéo publiée vendredi par le Comité de coordination de Douma, un groupe de militants locaux, montre des personnes gisant dans des flaques de sang au milieu d'étals défoncés.

Douma est un fief rebelle situé dans la Ghouta orientale, à l'est de Damas.

La ville a de nouveau été visée samedi par des raids de l'aviation du régime de Bachar al-Assad selon l'OSDH, qui a fait état de deux tués.

L'attaque contre le marché est survenue alors que les principaux acteurs diplomatiques du dossier syrien étaient réunis à Vienne pour des pourparlers en vue d'un règlement politique du conflit qui fait rage depuis plus de quatre ans.

Le même jour, 32 personnes, dont 12 enfants, ont été tuées dans des raids aériens contre la ville septentrionale d'Alep, a rapporté l'OSDH, une organisation basée à Londres mais qui dispose d'un vaste réseau de sources à travers la Syrie.